Noix : belle récolte mais des petits calibres

La saison de noix 2016 s'achève tout juste. Si la phase de récolte est terminée, les nuciculteurs n'en ont pas encore tout à fait fini, puisque toute la production n'a pas encore été triée et livrée. Le début de récolte a accusé un retard d'une petite dizaine de jours, dû à des noix matures qui ne tombaient pas à cause d'un climat trop clément. Mais il a été partiellement rattrapé en cours de saison, grâce au travail soutenu des producteurs et à leur équipement.
Dans l'expectative
Il devra être vérifié, mais le premier bilan que tirent les producteurs est plutôt satisfaisant. D'abord en termes de quantité. Même s'il peut y avoir de fortes disparités d'une commune à une autre - voire d'une parcelle à une autre -, la récolte enregistre environ 20 % de volume supplémentaire par rapport à 2015. « Cela correspond aux prévisions de récolte effectuées par la Senura (Station expérimentation nucicole en Rhône-Alpes) pour le compte du CING (Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble). Nous sommes sur une bonne année, presque comparable à 2013 qui était une année record », avance Jean-Luc Revol, nuciculteur à Chatte. Globalement, la qualité est aussi au rendez-vous. Mais des nuances doivent être apportées en raison de problèmes sanitaires liés à la présence de la mouche du brou et du colletotrichum qui ont engendré en certains endroits un important taux de déchet. Les nuciculteurs le disent : « Nous avons vu apparaître ces problèmes dans des lieux qui avaient été épargnés jusqu'à présent et qui peuvent conduire à un important taux de perte, jusqu'à 50% dans certains lots, sans savoir si cela est dû à la mouche ou au champignon, et pourquoi là et pas ailleurs ». « C'est inquiétant. Nous sommes tous dans l'expectative. Les recherches sur le sujet doivent se poursuivre », reconnaît Yves Borel, nuciculteur à Vinay, et président du CING. D'où la nécessité d'un travail de tri très rigoureux et de l'utilisation de souffleries de la part des producteurs pour que la qualité globale de leur marchandise ne soit pas altérée avant qu'ils ne la livrent aux metteurs en marché.
Les calibres sont plutôt petits, mais pas autant que la Senura les avait estimés, semble-t-il, mais là encore il existe de fortes variations d'un lieu à un autre. Selon Joël Cony, nuciculteur à Têche, l'année sera aussi marquée par une très faible proportion de noix Lara. « Dans notre exploitation, nous en avons ramassé trois fois moins que l'année dernière. Je pense que cela représentera à peine 10 % de notre chiffre d'affaires. La faute au froid de ce printemps et au colletotrichum », explique ce dernier.
Les conditions de récolte ont aussi été satisfaisantes. Après l'épisode de pluie des 13 et 14 octobre qui a permis la chute des noix, le beau temps s'est maintenu, facilitant ainsi le ramassage et même le séchage des noix.