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Syndicalisme

«Non à la biodiversité irresponsable!»

La FDSEA de la Drôme a mené une action syndicale sur le pont de la route de Grâne. Objectif: dénoncer le manque d’entretien des berges de la rivière Drôme.
«Non à la biodiversité irresponsable!»

Le 7 février, une quinzaine de manifestants de la FDSEA de la Drôme a installé des barrages filtrants à chaque extrémité du pont de la route de Grâne, à proximité de la gare des Ramières. Pas moins de 300 tracts ont été distribués aux automobilistes de 9 à 13 heures, dans un froid glacial qui ne devait démotiver en rien les syndicalistes. Vêtus de gilets jaunes, dans une ambiance sérieuse et un esprit bon-enfant, ils ont géré la circulation routière en n'occasionnant aucune gêne notable, comme ont pu le constater les forces de gendarmerie dépêchées sur place.
Cette action avait pour but de dénoncer le manque d'entretien des berges de la rivière Drôme. « Classée Natura 2 000 au niveau des communes d'Allex, Grâne, Eurre et Chabrillan, le lit de la rivière Drôme n'est malheureusement plus entretenu depuis une bonne vingtaine d'années, déplorent les membres de la FDSEA. En dépit de nos alertes auprès des pouvoirs publics, une végétation particulièrement dense a fini par se développer, qui pourrait faire céder les digues bâties par les anciens mais également le pont en cas de crue, ce qui entraînerait alors l'inondation des riverains comme des terres agricoles. »

Pas moins de 300 tracts ont été distribués aux automobilistes.

Des problèmes sanitaires

Dans cette végétation prolifère l'ambroisie, une plante nocive qui gagne du terrain et augmente considérablement les problèmes de santé publique. Car l'ambroisie est une plante très invasive et allergène (rhinite, conjonctivite, trachéite, asthme, urticaire et eczéma). Par leur action de sensibilisation de la population, laquelle semblait à l'écoute des syndicalistes et très majoritairement favorable à leurs revendications, les agriculteurs demandent des investissements pour la sécurité des riverains et des terres agricoles. Ils cherchent également à contenir la prolifération de la plante sauvage, puisque les graines d'ambroisie peuvent être transportées par l'eau, d'où son expansion galopante. « Sur l'ambroisie, explique Serge Guier, secrétaire général adjoint de la FDSEA, nos exploitations agricoles sont contrôlées. Nous sommes tenus d'éradiquer cette plante. Pourquoi la règle ne s'applique-t-elle pas pour ce site ? Des millions d'euros ont été investis pour la faune et la flore de la rivière Drôme, ajoute-t-il. Qu'en est-il des investissements pour protéger les riverains et les terres agricoles ? »
Par ailleurs, le syndicaliste Yvon Palayer a déploré les 1,2 million d'euros investis dans des passes à poissons « qui n'en sont pas », selon lui « puisqu'elles ne baignent pas dans l'eau. Ce sont des perchoirs à hérons. Mais comme il n'y a pas de poisson, il n'y a pas non plus de héron ! ».
Les syndicalistes entendent désormais réunir la DDT (direction départementale des territoires) et le SMRD (syndicat mixte de la rivière Drôme) afin de poursuivre les échanges et de faire valoir leurs revendications. 

Angelo Tedesco
(FDSEA)