« Notre objectif, c’est que les éleveurs apprennent à connaître BoviWell »
Véritable engagement pour l’avenir, l’intégration de BoviWell à la charte des bonnes pratiques en élevage représente un outil de communication clé. Le point avec Stéphane Joandel, président de la section lait à la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

En quoi le développement d’un outil comme Boviwell se révèle nécessaire pour la filière ?
Stéphane Joandel : « Aujourd’hui, tout le monde s’empare du bien-être animal. Mais certaines entreprises du secteur privé, notamment des transformateurs, veulent aujourd’hui l’utiliser à des fins qui ne sont pas acceptables. L’objectif avec un outil comme BoviWell, c’est de mettre en place un socle de base, de revaloriser le travail des éleveurs qui subissent des attaques incessantes d’associations alors que 99 % travaillent bien. Beaucoup parlent de bien-être animal sans connaître la réalité du métier d’éleveur et il est temps que nous reprenions les choses en main grâce à des outils comme BoviWell. »
En quoi s’agit-il d’une démarche de progrès ?
S. J. : « BoviWell, c’est une pierre de plus à l’édifice qui a déjà été construit autour de la prise en compte du bien-être animal dans le cadre du plan France Terre de Lait. Le diagnostic BoviWell permet d’aller encore plus loin en s’intéressant à des caractéristiques très spécifiques de l’élevage (comportement et aspect des animaux). On analyse également leur environnement et leur qualité de vie, que ce soit le couchage, l’alimentation ou l’abreuvement. Enfin, BoviWell s’intéresse aussi à tout ce qui est pratique, comme l’écornage par exemple. Autant d’éléments qui pour l’immense majorité des cas sont bien respectés et que l’on peut sentir immédiatement en arrivant sur l’exploitation. »
Comment mieux faire connaître ce nouvel outil ?
S. J. : « La première des communications doit se faire auprès des professionnels. Mais rapidement, nous devrons aussi être capables de valoriser cet outil auprès du grand public. Il peut permettre de faire comprendre que le bien-être animal est bien pris en compte, et qu’un éleveur qui maltraite ses animaux n’obtient aucun résultat et n’a donc aucun intérêt à ne pas mettre ses bêtes dans les meilleures conditions. Je suis moi-même éleveur et il n’y a rien de tel que voir ses animaux en bonne santé et prêts à vous laisser approcher tous les matins. »
Comment parvenir à lancer une dynamique collective d’appropriation par les éleveurs ?
S. J. : « L’objectif aujourd’hui, c’est de toucher un maximum d’éleveurs. J’appelle de mes vœux l’organisation de journées de formation dans chaque département, comme cela s’est fait récemment dans mon département, la Loire. Cet évènement a permis de rassembler une cinquantaine d’éleveurs. Nous avons à la fois fait de la théorie, pour expliquer le concept de BoviWell, et de la pratique, en illustrant comment fonctionne le diagnostic directement en exploitation. Les inquiétudes ont vite été levées, tout simplement parce qu’elles résultaient uniquement d’une méconnaissance. Notre objectif, c’est que les éleveurs apprennent à connaître BoviWell et ses critères d’évaluation pour eux-mêmes réaliser une sorte de pré-diagnostic, sans attendre l’audit d’un technicien sur leur exploitation. »
Propos recueillis par Pierre Garcia