Olive : une production en dents de scie

Une centaine d'oléiculteurs de la zone de production AOP ont participé, mercredi 2 novembre à Nyons, à l'assemblée générale statutaire du syndicat interprofessionnel de défense et de gestion de l'olive de Nyons et des Baronnies (plus connu sous le nom de syndicat de la Tanche). On y notait la présence d'Olivier Nasles, président de l'Afidol (association française interprofessionnelle de l'olive), de Pierre Combes, conseiller départemental et maire de la commune, de Claude Aurias, conseiller régional, et de Jean Besson, sénateur honoraire.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas
Le rapport moral lu par le président Patrick Floret a été l'occasion de rappeler les chiffres de la dernière récolte qui a été l'année de tous les records. En effet, après l'année catastrophique de 2014, 392 tonnes d'huile d'olive de Nyons et 508 tonnes d'olives noires de Nyons ont été revendiquées en appellation d'origine protégée en 2015. Des chiffres jamais atteints depuis l'obtention de l'appellation. « C'est la récolte que l'on attendait afin de reconstituer nos stocks et satisfaire nos clients, d'autant qu'au-delà du volume historique, le millésime 2015-2016 a montré une belle qualité de l'huile d'olive et des olives de bouche. »
La récolte qui va débuter s'annonce, en revanche, beaucoup plus contrastée. Une alternative négative se dessine pour la campagne 2016-2017 avec des vergers épuisés par la récolte précédente surtout s'ils ne sont pas irrigués après une sécheresse importante. A cela, il faut ajouter la mouche de l'olive, bien présente cette année dans certains secteurs et occasionnant des dégâts qui vont entraîner des pertes de volume. La vallée de Buis-les-Baronnies risque d'en subir les conséquences puisque la récolte s'annonce faible, voire très faible. Sur le Nyonsais, elle serait un peu plus conséquente, bien qu'hétérogène. A ce jour, l'estimation de la récolte à venir serait de l'ordre de 280 tonnes d'huile d'olive et 300 tonnes d'olives de table, ce qui correspond à une année moyenne.
Une récolte précoce et des stocks suffisants
« Du point de vue de la qualité, les choses se présentent bien et, si la météo nous est favorable, nous devrions avoir des olives de bouche et une huile de qualité », prévoit Patrick Floret. Les tests de maturité réalisés depuis trois semaines par Jean-Pierre Jourdan en liaison avec le Centre technique de l'olivier à Aix-en-Provence laissent apparaître que la typicité de l'olive de Nyons est dès maintenant obtenue. « Afin d'éviter les attaques de mouches, une récolte précoce est par conséquent conseillée, notamment dans les vergers destinés à l'huile et surtout si l'état sanitaire n'est pas parfait ». En termes de stocks, ceux-ci sont deux fois plus importants que l'année précédente et la situation est relativement satisfaisante pour la majorité des metteurs en marché qui devraient pouvoir faire la soudure sans difficultés.
Poursuivre la promotion des produits
En ce qui concerne la publicité et la promotion, le conseil d'administration a décidé de faire davantage de communication et de promotion autour de l'olive et de l'huile d'olive de Nyons. Une campagne radio a été lancée dans l'été du 10 juillet au 20 août sur les radios Nostalgie et NRJ, une autre sur France Bleu Drôme Ardèche dans le courant du mois de juillet. Les olives et huile d'olive de l'appellation sont également présentes dans le livret « Promenade gourmande » de la CCI de la Drôme, dans le guide « Petit Futé » spécial huile d'olive...
Le syndicat organisera de nouveau en partenariat avec l'Institut du monde de l'olivier et l'Afidol la fête de l'olive piquée, qui aura lieu le samedi 17 décembre à Nyons et soutiendra financièrement la fête de l'Alicoque de Buis-les-Baronnies le 15 janvier prochain.
Alain Bosmans