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Oléiculture

Olives de Nyons : aléas climatiques et dalmaticose

Après une récolte 2018-2019 exceptionnelle, la suivante a été la plus faible depuis l’obtention de l’AOC olives de Nyons et des Baronnies. Une alternance de production très marquée que le président Patrick Floret s’est chargé d’expliquer lors de la dernière assemblée générale du syndicat de la Tanche.

Olives de Nyons : aléas climatiques et dalmaticose

Après l’annulation de leur assemblée générale prévue en octobre dernier, le contexte sanitaire particulier a poussé le président Patrick Floret et le bureau du syndicat de la Tanche à reporter la réunion le 8 février en visioconférence. Les invitations réduites au minimum devaient rassembler le sous-préfet de Nyons (Philippe Nucho), les maires du Buis et de Nyons (Sébastien Bernard et Pierre Combes), ainsi que les représentants de l’Inao et de France Olive. Plus d’une centaine d’oléiculteurs sur les 689 adhérents de la zone de production AOP participaient habituellement à l’assemblée générale dans sa forme traditionnelle dite en « présentiel ».

Très faible récolte 2019-2020

Dans son rapport moral le président est revenue sur la récolte 2019-2020. Celle-ci a représenté 145 tonnes (t) d’huile d’olives et 96 t d’olives noires en AOP (au lieu des 440 t d’huile et 498 t d’olives de la saison précédente). « Un automne doux et très humide a favorisé le brunissement des olives et l’apparition de la dalmaticose provoquant la chute totale des olives chez certains producteurs. Un phénomène qui pose des problèmes de commercialisation et de régularité des revenus des oléiculteurs, a précisé Patrick Floret. Heureusement, nos olives et huiles stockées dans de bonnes conditions se conservent deux à trois ans et le stock acquis lors de la précédente récolte a permis d’éviter les ruptures dans la commercialisation. La fréquentation touristique de l’été dernier a permis aux moulins, aux coopératives, aux oléiculteurs et metteurs en marché d’enregistrer une nette progression des ventes. »

Produire avec moins d’intrants

« Notre agriculture est face à un tournant, il faudra produire avec moins de produits phytosanitaires, moins d’engrais chimiques mais avec des certifications HVE ou bio et ce malgré l’évolution climatique. » Avec des températures moyennes qui augmentent et des sécheresses qui se prolongent tard à l’automne, cela impacte considérablement l’olive. Le stress hydrique à la floraison assèche les fleurs, en été freine la fabrication des arômes et à l’automne empêche la pulpe du fruit de se développer. La coloration des fruits signale la précocité. Les élus sont appelés à soutenir des projets d’irrigation qui ne mettent pas en péril les ressources en eau.

Promotion et communication 

La promotion et la communication font partie des missions de l’organisme de défense et de gestion (ODG), qui se charge de conforter l’image et la notoriété de ses produits d’excellence, dotés d’une typicité et d’une identité forte. Cette année, le contexte sanitaire a entraîné l’annulation de plusieurs manifestations dont la Fête de l’olive piquée à Nyons et la Fête de l’Alicoque à Buis-les-Baronnies. Toutes deux ont été transformées en marché de l’olive piquée et de l’huile nouvelle.
A noter, les produits du syndicat sont notamment dans le guide spécial huile d’olive du Petit Futé édition 2020-2021. Le PNR des Baronnies provençales a assuré une promotion des produits à travers les évènements « A la rencontre des saveurs du parc ». La participation au Salon de l’agriculture, en février 2020, et le passage du Tour de France par Nyons en septembre ont été l’occasion d’un coup de projecteur sur le terroir. Enfin, la troisième édition du Guide 2021 des olives noires et huiles d’olive paraîtra pour l’été.
JMP

En savoir plus

Des projets
Le dossier Leader déposé en 2018 est en cours de réalisation. Ce programme européen de financement de projets locaux en territoires ruraux portant sur la promotion et la communication autour de produits typiques en s’appuyant sur des actions innovantes s’élève à 100 000 euros pour un taux d’aide de 80 %. Une agence a été missionnée pour la refonte du site internet compatible au format smartphone le rendant opérationnel au printemps prochain.

Une récolte prometteuse
La récolte 2020-2021 a tenu ses promesses autant par la qualité que par la quantité. Les maladies et ravageurs que sont mouche de l’olive, brunissement et dalmaticose ont épargné les fruits et le froid rigoureux de l’hiver a permis d’obtenir de belles olives mûres et ridées propices à la mise en saumure pour en faire de très belles olives de table. Les huiles d’olives sont aromatiques avec un taux d’acidité très faible.

Intervention
Lors de l’assemblée générale, Benoît Chauvin-Buthaud a présenté les avantages de la réduction des doses de produits phytosanitaires, l’augmentation du stockage du carbone dans les sols et les expérimentations pour lutter contre le brunissement. Absents, Daniel Husson et Sébastien Le Verge du Centre technique de l’olivier, devaient évoquer les expérimentations sur le processus de transformation des olives de table et la résistance au stress hydrique des arbres dans les vergers.