Olives : les récoltes se suivent mais ne se ressemblent pas

Plus d'une centaine d'oléiculteurs sur les 689 adhérents de la zone de production AOP a participé le 29 octobre à Mirabel-aux-Baronnies à l'assemblée générale statutaire du syndicat interprofessionnel de défense et de gestion de l'olive de Nyons et des Baronnies (ex-syndicat de la Tanche). Patrick Floret, président du syndicat, a donné les chiffres de la récolte 2018-2019 : 498 tonnes (t) d'olives et 440 d'huile. Des chiffres bien supérieurs aux moyennes des 24 dernières années (olives : 324 t, huile 246 t). Les tonnages attendus pour la récolte à venir devraient être beaucoup plus faibles, en baisse de 50 à 60 %. « Il ne faut pas pour autant se réjouir d'une petite récolte car une culture viable s'inscrit dans plus de régularité afin d'éviter les problèmes de commercialisation. Notre agriculture est face à un tournant, il faudra produire avec moins de produits phytosanitaires, moins d'engrais chimiques mais avec des certifications HVE* ou bio et ce, malgré l'évolution climatique. »
Des stocks bienvenus
Avec 469 t d'olives et 258 t d'huile d'olive, les stocks actuels en AOP sont importants. Si l'estimation d'une petite récolte à venir se confirme, ils seront les bienvenus. Simon Chianta, membre du syndicat, a communiqué les conclusions des prélèvements effectués pour les premiers tests de maturité. « Ils annoncent une maturité avancée, avec une amertume et une ardence qu'une baisse des températures devrait réduire pour satisfaire au cahier des charges de l'appellation. » Des résultats qui encouragent à récolter de bonne heure pour l'huile d'olive. Le conseil d'administration a fixé le ban de l'olivaison à ce lundi 4 novembre pour les olives à huile et au lundi 2 décembre pour les olives de conserve.
Irrigation et promotion : nouveaux enjeux
Avec des températures moyennes qui augmentent et des sécheresses qui se prolongent tard à l'automne, l'évolution climatique impacte considérablement l'olive. Le stress hydrique à la floraison assèche les fleurs, freine la fabrication des arômes en été et, à l'automne, empêche la pulpe du fruit de se développer. La coloration des fruits signale la précocité. Lors de cette assemblée, les élus ont été appelés à soutenir les projets d'irrigation qui ne mettent pas en péril les ressources en eau.
Par ailleurs, la promotion et la communication font partie des missions de l'organisme de défense et de gestion (ODG), chargé de conforter l'image et la notoriété de ses produits d'excellence, dotés d'une typicité et d'une identité forte. L'accent est mis sur la communication avec la deuxième édition, cette année, du Guide des olives noires et des huiles d'olive. Mais aussi la présence dans le guide spécial huile d'olive du Petit Futé et celui de la Tribune spécial été ainsi que des campagnes sur plusieurs radios (Nostalgie, NRJ et France Bleu Drôme-Ardèche). A noter encore, la présence de ces produits sur le stand de la Drôme au Salon de l'agriculture à Paris, le soutien du syndicat à la fête de l'huile nouvelle à Buis-les-Baronnies et à celle de l'olive piquée et des vins du terroir à Nyons, Venterol et Mirabel-aux-Baronnies.
Des projets
Le dossier Leader déposé l'an passé a été validé. Doté de 100 000 euros, ce programme européen de financement de projets locaux en territoires ruraux porte sur la promotion et la communication autour de produits typiques en s'appuyant sur des actions innovantes. La réactualisation de la signalétique de La route de l'olivier se poursuit et sera menée à terme. Elle propose aux voitures, motos ou vélos un itinéraire de découverte du patrimoine oléicole et de ses acteurs.
A cette assemblée générale, Gérard Tricot et Marilyn Journet (Draaf Aura) ainsi que Laurent Belorgey (président de France Olive) ont dressé les bilans, d'une part, des expérimentations sur la résistance des oliviers au stress hydrique, d'autre part, du plan de surveillance de la bactérie xylella fastidiosa. Christian Teulade, président de l'institut du monde de l'olivier, a présenté à l'assistance l'avancée des travaux de construction de la Maison des huiles et olives de France, à Nyons. Et Benoît Chauvin Buthaud, conseiller à la chambre d'agriculture, a fait un point sur les techniques de lutte contre la mouche de l'olive et celles permettant d'enrichir les sols en matière organiques.
J-M. P.
* HVE : haute valeur environnementale.