« On se chauffe pour un euro par jour et par maison »

Depuis huit ans, le Gaec de Brette Vieille à Brette dans la Drôme a choisi de se chauffer avec du bois déchiqueté. L'exploitation familiale possède un cheptel de 150 chèvres, 25 ha de lavande, 3 ha de noyers ainsi que 85 ha de terres labourables (fourrages, céréales). « On a une première chaudière, installée dans une maison. Un réseau enterré, long de 25 mètres, amène l'eau chaude et la chaleur vers le bâtiment d'élevage ainsi que la fromagerie », explique Julien Brès, l'un des trois associés. L'installation fonctionne toute l'année. Entre 450 et 500 litres d'eau chaude sont nécessaires chaque jour. Les besoins peuvent monter à 900 litres lors de l'hiver avec les chevreaux. Deux autres chaudières sont installées dans deux autres maisons.
Une déchiqueteuse à la Cuma
L'exploitation utilisait auparavant l'électricité pour se chauffer. Les factures pouvaient alors s'élever jusqu'à 2 500 euros par an. Soucieux de réaliser des économies, le Gaec s'est penché vers d'autres solutions. Les bûches – il aurait fallu beaucoup de bois – ou encore le fioul – « au moins 4 000 euros » – ont été des possibilités rapidement écartées. L'exploitation a donc choisi de s'équiper d'une chaudière approvisionnée en bois déchiqueté. « Si une personne possède du bois et un espace de stockage, elle ne doit pas hésiter. Il y a ici le pin qui ne sert à rien, les tailles de haies, tout ce que l'on trouve aux bords des chemins, etc. On peut aussi valoriser les coquilles de noix », indique Julien Brès.
Chaque chaudière coûte 20 000 euros et il a fallu aussi investir dans le réseau de chaleur, à hauteur de 15 000 euros. Acheter une déchiqueteuse aurait représenté un coût important : près de 55 000 euros. Pendant deux ans, le Gaec en a loué une auprès d'une entreprise, puis a adhéré à la Cuma Bois-énergie26, dont Julien Brès est aujourd'hui le président. « On paie selon le volume et non les heures d'utilisation. Une chaudière a besoin d'environ 60 m3 de bois déchiqueté ; il nous faut donc environ 150 m3 à l'année. Entre le coût du carburant, la location, le transport, on se chauffe pour un euro par jour et par maison. Bien sûr, on ne compte pas notre temps. Je suis aujourd'hui pleinement satisfait et les investissements réalisés sont amortis ».
La litière des cabris
Le bois déchiqueté ne sert pas forcément qu'à la seule chaudière. Pendant deux ans, Julien Brès s'en est servi comme litière pour les cabris. Un usage qui reste pratique lorsque l'on manque de paille. Pour autant, Julien Brès ne renouvellera pas l'expérience. « Le bois était placé sous la paille. C'est un bon drainant mais notre bâtiment n'était pas adapté. Je pense par ailleurs qu'il ne faut pas utiliser du résineux », précise-t-il notamment.
A. T.
REPÈRES /
La Cuma bois-énergie 26
Elle compte une vingtaine d’adhérents, situés en Drôme et en Isère. Renseignement au 06 82 55 13 70 (Julien Brès).