L'agence interdépartementale Drôme-Ardèche de l'office national des forêts, l'ONF, a son siège à Valence (16, rue La Pérouse). Elle est dirigée par Jean-Luc Martin depuis le début de l'année. Entré à l'ONF en 1980, il est directeur d'agence depuis fin 2001. Il a successivement occupé ce poste à l'agence territoriale des Pyrénées-Orientales jusqu'en 2008 puis à l'agence Travaux Méditerranée à Montpellier (11 départements de Paca et Languedoc-Roussillon, 400 salariés) avant d'arriver à Valence.

123 000 hectares gérés

L'ONF assure la gestion durable des forêts publiques (domaniales et communales) et des espaces naturels. En ce domaine, sa mission consiste à élaborer des plans de gestion (aménagements forestiers). Ceux-ci précisent les interventions à réaliser en forêt sur quinze ans. Sur la base de ces documents approuvés par l'État, l'ONF réalise des travaux dans les peuplements ou sur les infrastructures (pistes) et des coupes de bois. « Ce document est la base de l'engagement de l'ONF dans la gestion durable, qui allie les interventions et prélèvements divers avec le maintien des équilibres et la pérennité des forêts », note Jean-Luc Martin.
Dans les deux départements, les forêts publiques couvrent 123 000 hectares (ha), dont 93 000 en Drôme et 30 000 en Ardèche. Elles se composent de 61 forêts domaniales (de l'État) et 288 forêts appartenant à des collectivités. Les surfaces gérées par l'ONF se répartissent à part quasi égales entre les premières et les secondes (ces dernières sont plus morcelées). A elles toutes, elles représentent autour de 35 % des surfaces forestières de la Drôme et seulement 10 % de celles de l'Ardèche (département où la forêt est majoritairement privée).

Accueil du public et protection de l'environnement

L'ONF est également chargé de l'accueil du public (randonneurs, VTTistes, chasseurs...) dans ces milieux parfois fragiles, en veillant au respect des espèces végétales et animales. Il assure aussi la gestion de réserves biologiques. La Drôme en compte quatre et l'Ardèche sept (dont une en cours d'approbation), pour une surface totale de plus de 5 000 hectares, soit près de 10 % de la surface des forêts domaniales. Celle du Vercors (2 160 ha) est l'une des plus grandes de France. Ces réserves sont soit dirigées soit intégrales. Dans ces dernières, l'ONF « n'accueille plus de public et n'assure plus de gestion régulière. Les peuplements y sont en libre évolution. Les interventions se limitent à des inventaires permettant de suivre l'évolution de la faune et la flore, dans un but scientifique », explique Jean-Luc Martin. Aux réserves biologiques s'ajoutent 22 355 ha de sites Natura 2000 couvrant les forêts publiques de Drôme-Ardèche. Dans ces sites, l'ONF est rarement animateur. Le plus souvent, il est acteur dans le cadre des contrats de mise en œuvre des documents d'objectif. Ces diverses contributions au maintien de la biodiversité sont complétées par la mise en place de 25 ha d'îlots de vieillissement (arbres conservés au-delà de leur âge d'exploitabilité) et de 350 ha d'îlots de sénescence (arbres laissés en libre évolution). Mais aussi par l'accueil de troupeaux en estives, qui participe au maintien des milieux ouverts et à l'économie montagnarde.

Prévention des risques

L'ONF joue un rôle dans la prévention du risque incendie. Il crée et entretient des pistes forestières, réalise des patrouilles et des contrôles de débroussaillement pour le compte de l'État (mission d'intérêt général). Il est en outre chargé de gérer, en terrains pentus, des peuplements dont la fonction première est la protection contre les chutes de blocs et glissements de terrain.

Activités de services

L'ONF propose aux collectivités publiques des programmes d'action annuels. Les actions prévues peuvent être réalisées par ses 50 ouvriers embauchés et répartis sur le territoire. Ils interviennent tant pour les collectivités que pour les personnes privées : entretien des pistes, plantations, éclaircies, débroussaillement, création et entretien de sentiers et d'aires d'accueil, restauration de milieux, notamment humides... Il réalise également des études et expertises dans les mêmes champs de compétence.
Quant aux autres acteurs de la forêt et de la filière bois, « nous travaillons avec eux dans le cadre de Fibois, indique Jean-Luc Martin. Avec eux, nous sommes consultés en tant qu'experts par l'État et des collectivités publiques pour donner des avis ». Et d'ajouter : « L'un des grands enjeux actuels, c'est de produire du bois de qualité pour fournir la filière locale dans les meilleures conditions ».

Annie Laurie

Repères

L'agence Drôme-Ardèche de l'ONF