#Onvousnourrit pour rappeler la mobilisation exemplaire de l'agriculture

Lancé par le réseau syndical Jeunes agriculteurs et FNSEA sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram) dès le début du confinement, le message #Onvousnourrit a largement contribué à montrer « la mobilisation exemplaire de la filière agricole en cette période de crise et rappeler au grand public le rôle indispensable que jouent les agriculteurs pour les approvisionner quotidiennement en produits diversifiés, de qualité, sans leur faire connaitre aucun risque de pénurie », rappelait récemment la FNSEA. Fin avril, le syndicat majoritaire revendiquait plus de 600 photos d'agriculteurs, montrant leur action au quotidien, à la ferme ou dans les champs. En Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont plus de 80 images qui ont été publiées, relayées par la FRSEA et ses FDSEA et partagées par la communauté des agriculteurs et au-delà. « L'objectif de départ était de communiquer auprès du grand public pour rassurer sur l'approvisionnement alimentaire, après quinze premiers jours de «folie» », explique Sandie Marthoud, responsable de la commission communication à la FRSEA Aura. Dans les jours qui ont précédé le confinement, les consommateurs se sont en effet rués dans les commerces alimentaires pour faire des achats massifs, faisant craindre une pénurie alimentaire.
Des messages régionaux
S'appuyant sur la dynamique nationale, les agriculteurs régionaux ont, dans un deuxième temps, créé plusieurs messages « propres à Aura », indique Sandie Marthoud, qu'ils ont diffusés avec le hachtag #Onvousnourrit. Parmi ceux-ci : « 1 ha de maraîchage = 136 000 kg de tomates », « 1 ha d'élevage laitier = 500 kg de fromages », « 1 ha d'orge = 35 000 l de bière » ou encore : « 1 ha de maraîchage = 16 300 kg de fraises ». Tous ces messages se terminent par : « N'oublions pas les agriculteurs qui nous nourrissent ».
En mai, la campagne de communication devrait encore prendre une nouvelle tournure, annonce Sandie Marthoud, mais en se durcissant cette fois-ci. « #Onvousnourrit se voulait rassurant pour les consommateurs. C'est bien, mais à quel prix ? Et pendant combien de temps ? Si l'agriculture a pu assurer sa mission première de nourrir tout le monde, nous constatons que la situation économique des agriculteurs s'est aggravée avec la crise, avec des prix qui ne sont pas au rendez-vous », soutient la responsable syndicale. Les engagements des États généraux de l'alimentation semblent également avoir été mis de côté, complète-t-elle. Cette nouvelle vague de messages, en préparation, devrait s'adresser cette fois-ci à la grande distribution, aux représentants de l'Etat et au monde professionnel agricole en général. « Nous voulons passer à une action qui nous permette de défendre nos positions économiques », précise Sandie Marthoud. La communication régionale, alimentée par les réseaux syndicaux départementaux, va se poursuivre sur les réseaux sociaux, avec des actions également prévues en bords de champs.