Où flotteront les Pavillons Bleus dans la région ?

C'est un sésame que beaucoup de communes bénéficiant d'une activité touristique balnéaire espèrent obtenir à l'arrivée des beaux jours : le Pavillon Bleu. Label européen mis en place il y a trente-cinq ans, il est le signe d'une qualité environnementale exemplaire. Pour espérer hisser le drapeau Pavillon Bleu, plusieurs critères entrent en jeu. Tout d'abord, offrir aux touristes un environnement sécurisé, éthique et durable avec des plages propres et entretenues, prenant en compte le handicap et les lois d'aménagement d'urbanisme en vigueur. Ensuite, s'astreindre à une gestion de l'eau responsable : station d'épuration conforme aux lois, limitation des algues vertes, surveillance étroite et répétée de la qualité de l'eau, préservation des milieux aquatiques. Enfin, les actions en faveur de la gestion des déchets et l'éducation à l'environnement sont inspectées de près. 401 sites ont été labellisés en 2020. Si nombre d'entre eux sont situés en bord de mer, des lacs et autres points d'eau en bénéficient aussi.
L'exemple du lac Chambon
Le label est moteur pour l'économie touristique. Une réalité qu'expérimentent depuis 2016 les communes de Murol et de Chambon-sur-Lac (Puy-de-Dôme) qui ont obtenu le Pavillon Bleu pour les plages situées sur le lac Chambon. « La fréquentation du lac a augmenté de 30 %. C'est assez conforme à ce que nous avaient prédit les acteurs du label », confie Sébastien Gouttebel, maire de Murol. L'afflux de ces 430 000 visiteurs est une aubaine pour l'économie locale. Si pour lui, le label offre un surcroît de visibilité, il constitue surtout « la reconnaissance du travail entrepris par la collectivité depuis de nombreuses années qui ne se résume pas seulement à la qualité de l'eau* ». En effet, pour espérer entrer dans le cercle prestigieux du nec plus ultra des plages européennes, il faut montrer patte blanche et multiplier les justificatifs dans bien des domaines. « La première fois, il nous a fallu 18 heures à deux pour remplir le dossier de candidature », se souvient l'élu. Ce travail de fond autour de la conformité de la station d'épuration, des mesures d'éducation à l'environnement... ne se fait pas en six mois. « C'est une vraie stratégie menée à l'échelle de la commune en faveur de la préservation de l'environnement. » Et chaque année, il faut remettre l'ouvrage sur le métier, réinterroger ses pratiques pour conserver le précieux sésame.
Sophie Chatenet
* Il y a une dizaine d'années, le Département du Puy-de-Dôme, propriétaire du lac, a mis en place en amont un bassin de décantation qui contribue à garantir une eau d'excellente qualité.