Panorama de la filière lait de chèvre
Le Criel Alpes Massif central (Criel AMC) a présenté les derniers chiffres de son observatoire de la filière lait de chèvre. Cet outil permet de mieux connaître la filière régionale et de dresser un profil détaillé des producteurs livreurs de lait de chèvre.

La filière régionale des producteurs et livreurs de lait de chèvre dénombre 1 450 élevages caprins de plus de dix chèvres, ce qui fait d’Auvergne-Rhône-Alpes la première région française en nombre d’éleveurs caprins. Mais elle se caractérise par de petits élevages puisque 69 % des exploitations ont des troupeaux de moins de deux cents chèvres. Souvent installés en zone de montagne, ils produisent 7,5 % de la collecte nationale de lait de chèvre.
Les éleveurs caprins à la loupe
L’observatoire a aussi permis de brosser un portrait de la filière et de voir ses évolutions. L’âge apparaît comme un premier facteur déterminant pour appréhender la situation. Avec 49 % de producteurs de moins de 45 ans et seulement 14 % de plus de 55 ans, la population des éleveurs caprins n’est pas vieillissante. La relève est même clairement assurée avec la génération des moins de 35 ans représentée à hauteur de 23 %. Pour ce qui concerne l’organisation de leur exploitation agricole, 44 % des éleveurs privilégient le statut individuel. Les groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec) prennent également une part importante avec 38 % des exploitations recensées par l’observatoire. Cette répartition est cependant hétérogène d’un département à l’autre. Dans la Drôme par exemple, les exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL) et les exploitations individuelles sont les plus nombreuses alors que dans la Loire, ce sont les Gaec qui prédominent.
Par ailleurs, 86 % des producteurs livrent l’intégralité de leur lait à une coopérative ou un industriel alors que 14 % sont des exploitations mixtes qui allient vente de lait et transformation en fromages. A noter que le territoire caprin régional compte trois zones d’AOP : le picodon, la rigotte de Condrieu et le chevrotin.
Des inquiétudes sur les coûts de production
« Beaucoup d’indicateurs sont au vert », indique Nathalie Morardet, chargée de mission filière caprine chez Auvergne-Rhône-Alpes élevage. Les chiffres de France AgriMer se révèlent en effet rassurants, notamment en matière de collecte de lait. Le bilan est plutôt positif avec une collecte nationale en hausse de 4 % entre 2019 et 2020. L’an dernier, 502 millions de litres de lait de chèvre ont été collectés. La collecte régionale en Auvergne-Rhône-Alpes a également pris le train de la croissance nationale avec une augmentation de 5 % entre 2018 et 2020, selon l’Institut de l’élevage. En parallèle, les prix moyens du lait de chèvre se révèlent plutôt bien orientés, que ce soit sur le plan national ou en région, affirme l’observatoire de la filière caprine laitière. Si le prix annuel du lait de chèvre payé dans notre région était de 603 €/1 000 litres en 2012, il s’élève aujourd’hui à 752 €. Seule vraie inquiétude pour la filière, la forte inflation des coûts de production sur des postes comme l’alimentation ou encore l’énergie.
Baptiste Vlaj
Prix moyen annuel du lait de chèvre payé en Rhône-Alpes
