Pas de culture de semences sans irrigation

Sébastien Richaud s'est installé sur les terres familiales en juin 2009 et a créé avec son père, l'EARL Richaud. Afin de s'assurer un revenu, le jeune homme s'oriente vers l'élevage de volailles de ponte et les productions de blé, d'orge ou de sorgho, destinées à la consommation animale. Avec la location de terres irrigables, il décide de cultiver des semences de maïs (2 ha), tournesol (4 ha) et colza (7 ha). Des productions commercialisées via Top Semence et Valgrain. Un choix qui illustre sa volonté de « gagner plus ». « Les semences rapportent davantage, mais il faut également beaucoup de temps pour s'en occuper. Mon père, seul, n'en avait pas assez », raconte Sébastien Richaud.
L'eau, c'est indispensable
Certains semenciers exigent l'irrigation afin de sécuriser et d'optimiser les rendements. « On sème le colza en septembre et c'est souvent sec. Il faut donc arroser. Au printemps, il faut aussi s'assurer du bon remplissage des graines. L'arrosage est indispensable dans ces moments cruciaux », justifie Sébastien. En 2017, les volumes d'eau utilisés pour l'irrigation se sont élevés à
3 500 m3/ha pour le maïs, 2 500 m3/ha pour les tournesols et 1 000 m3/ha pour le colza. La sécheresse n'a pas seulement eu un impact sur les cultures, les réserves d'eau disponibles ont également été concernées. L'exploitation a d'ailleurs été soumise à des restrictions d'eau pour la rivière Drôme. Mais les exploitants ont pu compter sur le canal de la Bourne pour continuer à arroser. À terme, ils pourraient d'ailleurs développer des semences qui ont des besoins en eau moins importants.
L'acquisition prochaine d'une station météo
Pour ses besoins d'irrigation, l'exploitation a investi dans trois enrouleurs, ainsi qu'une couverture intégrale. Des frais importants pour la structure. La couverture intégrale, d'occasion a coûté 4 000 €, et l'acquisition d'un enrouleur neuf 16 000 € HT. L'agriculteur est également équipé d'une gestion électronique pour piloter l'irrigation. En 2017, le montant de la facture d'eau s'est élevé à 7 000 €, sans compter les charges fixes (4 000 €). La gestion électronique permet d'optimiser les apports d'eau sur les cultures et limite ainsi le gaspillage. Pour rentrer les paramètres utiles au calcul des besoins d'irrigation, le jeune agriculteur s'appuie sur des données récoltées sur des sites internet spécialisés. Il compte investir prochainement dans une station météo. « Cela permettra d'être au plus juste des besoins, les données ne sont pas les mêmes à Crest ou à Valence. On pourra aussi mesurer le vent, le taux d'hygrométrie, calculer l'évapotranspiration potentielle », commente-t-il. Un investissement, estimé à 2 000 euros, qu'il pourrait d'ailleurs réaliser en commun avec une autre exploitation.
A. T.