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PÂTURAGE

Pâturer pour moins désherber

Mesurer l’impact du pâturage des vignes sur la santé des brebis fait l’objet d’une étude en Vallée de la Drôme. Un premier bilan vient d’être présenté.
Pâturer pour moins désherber

Cela fait désormais un an que le syndicat de clairette de Die et des vins du Diois, la Communauté de communes du Val de Drôme (CCVD) ainsi que la fédération ovine de la Drôme (FDO) planchent sur l'impact du pâturage des vignes sur la santé des brebis. Alors, même si le climat n'a pas été favorable quant à la repousse de l'herbe, l'heure était au premier bilan.
Une batterie d'analyses réalisée
Pendant un peu plus d'une heure, les différentes parties prenantes sont donc revenues sur le protocole mis en place, ainsi que sur les premiers résultats. Rappelons-le, pour lutter contre le mildiou, les vignes sont traitées au sulfate de cuivre. L'enjeu est donc de déterminer quel est le risque de toxicité pour les animaux, avant d'étendre la pratique de ce pâturage à tout le vignoble - dans un contexte de réduction de l'usage des produits phytosanitaires et où les éleveurs sont également de plus en plus à la recherche d'herbe.
Cette expérimentation est financée principalement par l'Agence de l'eau. Ainsi, des analyses de sang de brebis ou encore d'échantillons d'herbe ont pu être réalisées. « Les analyses d'herbe indiquent si les plantes ont été endommagées plus que consommées. Les légumineuses semblent par exemple avoir été les plus touchées, sans doute parce qu'elles sont plus sensibles au piétinement », commente-t-on.

Les espèces végétales recensées

Si le cuivre est utilisé sur vignes, il n'en reste pas moins qu'il peut également être absorbé par le couvert végétal et, ainsi, se concentrer dans les plantes. Mais les brebis ne l'ingéreront pas forcément : cela dépendra en effet de la quantité de soufre, de fer, de zinc ainsi que de molybdène, certaines de ces molécules pouvant complexer le cuivre et former ensemble un sel insoluble qui sera évacué dans les selles. Et c'est dans le foie que le cuivre sera stocké. Afin de quantifier la présence du cuivre dans le foie, des analyses d'enzymes ont été réalisées.
Entre autres travaux, un état des lieux des espèces végétales a également été effectué avant et après le pâturage. Il était en effet intéressant de regarder si les brebis allaient sélectionner des plantes plus accumulatrices en cuivre que d'autres. Lors de cette première année, les animaux ont consommé l'ensemble des espèces, à savoir des graminées, des fabaceaes ainsi que des ombellifères.

Communiquer autour de ce projet

Pour l'heure, impossible de déterminer avec précision le risque de toxicité et le seuil de tolérance. Il faut encore arriver à comprendre quels sont les facteurs déterminants. Des interprétations restent à confirmer. De nouveaux paramètres et des analyses plus fines seront par ailleurs pris en compte lors de la deuxième campagne.
En parallèle, les différents partenaires commenceront à développer des outils de communication auprès du grand public afin de promouvoir ce projet, mais aussi à destination des agriculteurs qui pourraient être intéressés par cette pratique. Aujourd'hui, dans le département, moins d'une dizaine de professionnels seraient concernés par celle-ci. 
A. T.