Petit épeautre de Haute-Provence : une demande soutenue

Le 13 mars à la ferme expérimentale de l'Ardema à Mévouillon, Patrice Maronnier présidait la 21e assemblée générale du Syndicat du petit épeautre de Haute-Provence. Il a tout d'abord signalé qu'il passait la main. « Avant que je ne me fossilise, j'ai pris la décision de libérer ce fauteuil que j'ai eu grande fierté à occuper du mieux que je pouvais, a-t-il confié. L'administration du syndicat a parfois besoin de secousses pour éviter une certaine léthargie. » En constante évolution depuis plus de vingt ans, la structure syndicale compte aujourd'hui plus de soixante-dix adhérents installés sur quatre départements : Drôme, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Vaucluse.
Récolte précoce, rendements médiocres
Sur 338 hectares, la récolte 2017 de petit épeautre de Haute-Provence a donné un volume estimé à 516 tonnes brutes (contre 650 en 2016), soit environ 280 tonnes de grains (contre 350 l'année précédente). Les analyses conduites sur les soixante échantillons prélevés après la récolte ont montré l'impact des conditions climatiques très sèches de juin et juillet sur le développement du petit épeautre. Les taux d'humidité mesurés sont faibles (11 % de moyenne) et les taux de protéines élevés (14,6 % de moyenne).
Développer la production
En 2017, quatre nouveaux producteurs ont été habilités par le Bureau Véritas : Christian Doursin (à Reilhanette), Jean-Bernard de Lagarde (Apt) David Galland (Sigottier) et Jean-Paul Giraud (Garde-Colombe). Le syndicat a été soutenu dans ses actions de développement et de promotion par les Départements de la Drôme, du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence ainsi que par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l'Union européenne dans le cadre du programme Leader. Persévérance et ténacité ont permis de valoriser les deux IGP : petit épeautre de Haute-Provence et farine de petit épeautre de Haute-Provence. Il faut dire que la demande en petit épeautre de Haute-Provence est désormais soutenue et pérenne.
Projets 2018
Quatre actions principales ont été décidées pour l'année à venir. Tout d'abord, développer les surfaces avec l'accueil de cinq nouveaux producteurs qui vont récolter en IGP. Ensuite, accroître la capacité d'autofinancement en s'appuyant sur les opérateurs en aval de la filière. Et, bien entendu, poursuivre la promotion du petit épeautre dans les salons, les foires, sur le site internet. Est aussi prévu de rédiger une version plus aboutie des cahiers des charges IGP.
Une association active
L'association des producteurs de petit épeautre, prolongement du syndicat, est active. Son chiffre d'affaires a progressé en 2017 pour s'établir à 70 000 euros. Afin d'assurer l'approvisionnement de ses clients historiques, elle a refusé les demandes de nouvelles clientèles. Faisant la promotion du petit épeautre de Haute-Provence, l'association réalise aussi des achats groupés d'emballages et d'étiquettes. Ainsi, 12 500 boîtes cartonnées offrant de nets avantages pratiques et esthétiques sur le sachet polypropylène ont été commandées. Le projet a été soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. L'association a aussi distribué des produits lors du salon Tech&Bio, durant le festival Valence en gastronomie ainsi que pour la réalisation d'un mini-film sur le petit épeautre de Haute-Provence supporté par l'Agence de développement touristique de la Drôme. Elle prendra des parts au capital de Bioengrain, entreprise de décorticage installée à Montguers.