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Céréales

Petit épeautre : une demande toujours soutenue

Les producteurs de petit épeautre de Haute-Provence font face à une demande soutenue et supérieure à l’offre. Les aléas climatiques en 2017 et 2018 ont impacté la récolte, qui n’a pu approvisionner correctement la filière.
Petit épeautre :  une demande  toujours soutenue

Dernièrement, le syndicat du petit épeautre de Haute-Provence a tenu sa 22e assemblée générale, à la ferme expérimentale de l'Ardema, à Mévouillon. « Sommes-nous tous conscients du patrimoine que nous avons entre les mains avec cette merveilleuse céréale adaptée aux sols arides et parfois hostiles et dont le grand retour s'est fait par un produit haut de gamme, le petit épeautre en IGP ? », a fait remarquer sa nouvelle présidente, Sandrine Faucou. En constante évolution depuis plus de vingt ans, le syndicat interdépartemental compte aujourd'hui seize administrateurs, une salariée et plus de 80 adhérents installés sur quatre départements : la Drôme, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse. En 2018, cinq nouveaux producteurs ont été habilités par le bureau Véritas : Catherine Blanc à Sainte-Colombe (05), Laurent Depieds à Mane (04), l'EARL du Domaine des arômes provençaux à Bellecombe-Tarendol (26), le Gaec du Roc de Gloritte à Val-Buêch-Méouge (05) et Marie Jouve à Etoile-Saint Cyrice (05). Et neuf producteurs ont été rencontrés pour préparer une habilitation en 2019.

Développer l'IGP

En 2018, la production de petit épeautre de Haute-Provence, sur 328 hectares, a représenté un volume de 607 tonnes (t) brutes, soit environ 330 t de grains certifiés contre 350 l'année précédente. En matière de communication, chaque producteur doit apprendre à mieux connaître son produit pour mettre en avant ses atouts et ce qui en fait la spécificité. Notamment sa haute valeur nutritionnelle, pauvre en gluten et riche en protéines, sels minéraux ainsi que vitamines. Les demandes sociétales et l'arbitrage des règles de la Pac combinées judicieusement peuvent amener à un développement rapide du marché et des quantités produites. Le produit ne peut être durable que si la valeur ajoutée est suffisamment élevée.
Grâce au soutien des Départements de la Drôme, du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence, la promotion s'est appuyée sur de nouveaux supports : dépliants, sacs publicitaires en tissu, site internet. De plus, en partenariat avec le parc naturel régional des Baronnies provençales, ont été organisés des évènements gastronomiques prestigieux avec des chefs restaurateurs et pâtissiers.

Des projets

Cette année, le syndicat a participé au Salon international de l'agriculture à Paris et sera présent à celui de Monaco en juin prochain. Sont aussi prévus le développement de supports de communication (fiches recettes, T-shirts, page Facebook), une formation en communication pour les adhérents, la recherche de nouveaux producteurs ainsi que la redéfinition de la zone IGP dans le cahier des charges et la concrétisation d'une labellisation BioPartenaire*.
Quant à l'association des producteurs de petit épeautre de Haute-Provence, prolongement du syndicat, son chiffre d'affaires a progressé en 2018 pour s'établir à 82 000 euros avec l'augmentation globale des ventes de grain et de farine. De ce fait, par rapport à 2017, les ventes d'emballages et d'étiquettes ont également fortement progressé ainsi que les achats de matières premières alimentaires. L'association a joué un rôle structurant dans la filière en assurant l'interface entre les producteurs et les nouveaux clients. Elle a participé au Salon du goût Terra Madre, organisé par Slow Food en septembre. A noter, l'obtention d'une subvention européenne Leader (près de 9 000 euros) auprès du Pays Sisteronais-Buëch a permis de financer du temps d'animation visant à développer la production de petit épeautre de Haute Provence au sein du territoire du Pays Sisteronais-Buëch. n

José-Manuel Pereira
* BioPartenaire : le label BioPartenaire® est né de l'association de différents entrepreneurs bio en 2002, lesquels ne se retrouvaient dans aucun des systèmes de contrôle du commerce équitable qu'ils considéraient comme insuffisants.