Plan de filière : le compte est bon pour la noix

Le dossier du plan filière noix, qui doit assurer l'avenir de la production AOP, avance à grands pas. Le dernier comité de pilotage, où les besoins de la filière ont été chiffrés et les actions à mettre en place listées, a permis aux collectivités de se positionner. La Région a donc répondu aux attentes des nuciculteurs.
Mardi 22 septembre, Yannick Neuder, vice-président du conseil régional, a tenu à « réaffirmer que, sur la filière noix, la Région tient ses engagements ». Il a annoncé que le conseil régional serait à la hauteur du plan présenté par l'interprofession et piloté par le CING1, mobilisant ses fonds et ceux de l'Europe (Feader2) qui transitent par l'instance régionale.
La Région apportera 5 M€
Yannick Neuder a énuméré les lignes mobilisées : 3 millions d'euros (M€) au titre du plan ambition filière noix, 3,30 M€ pour le Feader, 1 M€ pour les indemnisations suite à l'épisode de neige de novembre 2019 ainsi que 880 000 € pour l'achat de plants et de matériels et 120 000 € dans le cadre du plan fruit (accompagnement au passage en HVE3 et pour l'achat d'outils de plantation). La Région apportera donc 5 M€ et le Feader 3,30 M€. Ces sommes seront complétées par le Département de l'Isère, ce qui permettra d'obtenir l'enveloppe attendue par l'interprofession de 9 M€, sur le montant total de 19 M€ du plan filière noix. Ces aides, à hauteur d'environ 40 % de l'investissement, permettent de faire levier sur les fonds propres et l'autofinancement.
Des projets, des progrès
Yannick Neuder s'est penché sur le budget de financement de la recherche et plus particulièrement sur les deux programmes menés par la station d'expérimentation Senura en attente de financements. « Il faut fluidifier le parcours des dossiers », a-t-il déclaré, invitant les responsables de la Senura à être auditionnés par la commission agricole de la Région. Il a affirmé que des solutions de financement seront trouvées sur le budget de l'agriculture ou celui de la recherche. Le vice-président a insisté sur l'utilité de ces programmes qui visent à élaborer des moyens de lutte alternative contre les nuisibles en nuciculture.
Dernier volet, celui de l'irrigation auquel la Région Auvergne-Rhône-Alpes a déjà consacré 10 M€. « Il y a beaucoup de projets et beaucoup de progrès, a souligné Yannick Neuder. Il s'agit d'irriguer autrement en consommant beaucoup moins d'eau, mais au bon endroit. » En 2019, la collectivité a participé à hauteur de 4,50 M€ pour des ouvrages collectifs et 800 000 euros d'investissements individuels. La Région soutient aussi les projets de retenues et de stockage.
Jean-Claude Darlet, le président de la chambre d'agriculture de l'Isère, a ajouté que tous les dossiers d'installation, de plan de modernisation et d'investissement déposés en vue d'un financement du Feader seront pris en charge courant 2020-2021 « avec les mêmes règles ».
Isabelle Doucet
1 CING : comité interprofessionnel de la noix de Grenoble.
2 Feader : le programme de développement rural (PDR) contribue à la compétitivité de l'agriculture. Ses fonds proviennent du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), que gère la Région.
3 HVE : haute valeur environnementale.
Un plan, trois axes, quatre ans
Le premier axe du plan filière noix s’intitule « Produire autrement et s’adapter aux évolutions climatiques ». Sa réalisation s’élève à plus de 12 M€ afin de développer des méthodes alternatives, l’irrigation, la lutte anti-grêle, des vergers résilients et écologiques, gérer les eaux de lavage et réaliser une étude sur les conséquences du changement climatique.Dans le deuxième axe, il est question de « Rester concurrentiel sur le marché ». Les actions doivent mobiliser près de 5 M€. Il s’agit de réaliser un état des lieux et d’élaborer un projet stratégique, de développer la compétitivité, de promouvoir la certification des exploitations et d’élaborer une nouvelle méthodologie de prévision de récolte.
Enfin, le troisième axe vise à « accompagner et développer la filière », moyennant près de 2 M€. Il porte sur des actions de promotion et de communication (sur l’AOP et le métier d’agriculteur), sur l’accompagnement technique des producteurs, la vulgarisation des connaissances, l’animation de la filière, l’investissement dans la recherche expérimentale et la poursuite de la recherche sur la variété fernor.