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Relance économique

Plan de relance : « Deux ans de transition, des opportunités à saisir »

L’agriculture n’est pas le secteur économique le plus impacté par la crise sanitaire. Pour autant, les moyens alloués au secteur sont indispensables pour relever les défis fixés à l’agriculture dès aujourd’hui et pour l’avenir, soutient David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

Par Christophe Ledoux
Plan de relance : « Deux ans de transition, des opportunités à saisir »
David Chauve : « Nous espérons disposer du détail de chaque mesure rapidement ». (Crédit : S.C.)

En quoi est-il essentiel que le plan de relance comporte un volet agricole ?

David Chauve : « Même si l'agriculture n'est pas le secteur économique le plus impacté, il semblait inconcevable de ne pas bénéficier des moyens du plan de relance au regard des enjeux dont fait l'objet le secteur agricole. D'une part, la situation de confinement perturbe plus ou moins toutes les filières depuis quasiment dix mois. D'autre part, une incertitude forte pèse actuellement sur les niveaux de prix à la production pour 2021 aux motifs que les cartes sont rebattues en termes de consommation et que la situation Covid engendre soi-disant des surcoûts de fonctionnement à beaucoup de niveaux. Sincèrement le Covid a bon dos car tout le monde ne fait pas que de mauvaises affaires ! »

L’agriculture a su montrer sa capacité à s’adapter en période de crise. Saura-t-elle relever le défi de la relance ? 

D.C. : « N’oublions pas que nous sommes l’un des ciments de l’activité économique et sociale des territoires ruraux. La relance économique passe donc aussi par le monde agricole. Par ailleurs, à l’heure où les niveaux de production marquent le pas dans bon nombre de filières, il est temps de se ressaisir en offrant des perspectives aux agriculteurs. Cela passe par des prix, et par des mesures d’accompagnement fortes qui nous permettent d’investir et d'accompagner les transitions sociétales, économiques et climatiques que beaucoup de monde commente sans avoir véritablement conscience des besoins engendrés. »

Les dispositifs du plan de relance agricole vous semblent-ils à la hauteur ?

D.C. : « Initialement, rien n'était prévu pour l'agriculture et la profession s'est mobilisée pour obtenir des moyens. Certes il y a un peu de recyclage de crédits, mais les dispositifs sont intéressants notamment sur le plan des investissements, que ce soit les appels à projet nationaux, passant par FranceAgrimer, ou régionaux, par le conseil régional dans le cadre du PDR. Il y aura des opportunités à saisir pour investir en bénéficiant d’un soutien parfois conséquent. L’intérêt du plan est qu’il vient conforter les dispositifs existants, ce qui permettra une continuité dans le dépôt des dossiers en 2021 notamment sur le volet PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). En clair, dans notre région, l’accompagnement financier va principalement abonder les cofinancements des soutiens du second pilier de la Pac et notamment les aides à l’investissement. Il va donc falloir aller vite tout en mesurant la pertinence des choix. »

Les détails de chaque mesure devraient être connus dans les prochains jours ainsi que les modalités d’appels à projet. Vous avez je crois défendu auprès de l’administration le principe de simplification des procédures ?

D.C. : « Il n’est pas question pour nous de laisser les agriculteurs face à des « usines à gaz, » c’est pourquoi nous avons plaidé auprès de l’administration pour disposer de dossiers simples à monter, qui pourront faire l’objet d’autodiagnostics sans générer de moyens supplémentaires. L’idée est bien d’inciter les gens et non de les décourager. Nous y veillerons. Dans chaque département, des conseillers d’entreprises seront spécifiquement formés pour répondre à toutes les questions. Concrètement, pour les dossiers déposés rapidement, l’argent devrait arriver à partir du moins de juin. » 

Propos recueillis par Sophie Chatenet