Le 21 novembre à Etoile-sur-Rhône, la plateforme des techniques alternatives et bio (Tab) a organisé sa journée technique annuelle. Sous forme d'ateliers, ingénieurs et techniciens des structures partenaires ainsi que des agriculteurs, entre autres, ont fait un point sur les résultats des essais systèmes conduits entre 2013 et 2018 (lire ci-.......). Ils ont ensuite réfléchi aux objectifs des principaux programmes de la nouvelle séquence, de 2019 à 2024 (voir encadré). Intitulée Tab V2, celle-ci a été officialisée en fin d'après-midi par la signature d'une convention de partenariat. L'occasion pour les signataires de souligner leur attachement à cet outil d'expérimentations.

« Changement de braquet »

Auparavant, Florian Boulisset, chargé de projet plateforme Tab, a souligné le « travail considérable mené depuis 2013. Un nouveau cycle s'ouvre pour aller vers des systèmes réellement innovants, plus loin dans la maîtrise des cultures et la biodiversité, afin de permettre aux agriculteurs de s'adapter aux nouveaux enjeux, notamment le changement climatique. » Pour Nathalie Bigonneau (Arvalis - Institut du végétal), la Tab V2 impose un « changement de braquet » afin de relever trois challenges : l'innovation dans les systèmes de production, des réponses plus rapides face aux attentes sociétales et un changement d'échelle pour plus de pertinence dans les résultats. « Les bases de méthodologie doivent être solides pour être transposables chez les agriculteurs », a-t-elle fait remarquer. « On revient aux fondamentaux, a dit Louis Granier (LPO), une agriculture plus respectueuse de l'environnement. »

« La voie à suivre »

« Innovation, vulgarisation, communication et partenariat », voilà comment le vice-président de la chambre régionale d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Luc Flaugère, a résumé la plateforme Tab. Il a particulièrement insisté sur la capacité à innover en agriculture et la nécessité de le faire savoir. Nicolas Alban, délégué régional de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, a mis en avant les expérimentations « systèmes ». « C'est la voie à suivre même si cela est complexe. La biodiversité et la protection de la ressource en eau sont deux thématiques importantes pour l'Agence. » Antonin Delisle, représentant le Département de la Drôme, a confirmé l'engagement de la collectivité dans la nouvelle séquence de la plateforme Tab. « Il faut avoir un train d'avance sur les défis qui s'annoncent », a-t-il dit. Directeur territorial à la Compagnie nationale du Rhône, Christophe Doré a réaffirmé, lui aussi, le soutien de la CNR afin d'« accompagner une agriculture durable, plus économe en eau. »

« L'émergence de l'agriculture de demain »

Nicolas Daragon, vice-président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, a salué le « recentrage » de la plateforme Tab vers la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique, rappelant que la Région « vise plus de durabilité environnementale, économique et sociale ».
« La plateforme Tab s'inscrit pleinement dans les objectifs de la nouvelle mandature de la chambre d'agriculture de la Drôme, a conclu son président, Jean-Pierre Royannez. Dans une approche multipartenariale, c'est un lieu d'échange, une passerelle entre les centres de recherche, les agriculteurs, les collectivités, les centres de formation... Elle est l'émergence de l'agriculture de demain, performante et résiliente face au changement climatique. »