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Syndicalisme

« Porter la voix des agriculteurs en toutes circonstances »

A l’occasion de la présentation de leurs vœux, les représentants de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs ont insisté sur les défis à relever et invité chaque électeur à participer au scrutin chambre d’agriculture.
« Porter la voix des agriculteurs en toutes circonstances »

L'année écoulée n'aura pas été de tout repos pour les responsables de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Drôme. Lors de la présentation commune de leurs vœux, les présidents respectifs de ces deux syndicats, Grégory Chardon et Sébastien Richaud, ont mis l'accent sur plusieurs dossiers. A commencer par le dispositif TODE de réduction de charges sur les emplois saisonniers. « Grâce à une longue et forte mobilisation, nous pouvons nous féliciter d'avoir obtenu un nouvel allègement de charges à 1,20 Smic, ont-ils rappelé. Les députés ont enfin entendu la voix des employeurs agricoles. »
D'autres dossiers ont été cités, comme ceux des calamités agricoles ayant frappé les exploitations drômoises ou encore, au plan national cette fois, l'adoption de loi « Egalim* » dont l'un des objectifs est de préserver les prix agricoles des promotions abusives. « Notre engagement est inépuisable, a dit Sébastien Richaud. Nous sommes un syndicalisme de solutions. »

Stop à l'agribashing

Un autre fait marquant de 2018 est le dénigrement de l'agriculture (agribashing). Des éleveurs ont été pris pour cible, des abattoirs et des boucheries aussi. La diffusion par Greenpeace d'une carte des soi-disantes « fermes usines » a été fortement dénoncée par la profession agricole. « Ces quelques exemples illustrent la stigmatisation permanente du secteur agricole, une situation inacceptable, a considéré Jean-Pierre Royannez, tête de liste FDSEA-JA pour les élections chambre d'agriculture. Il y a un vrai décalage entre ces attaques et la réalité des efforts des agriculteurs pour le bien-être animal, la réduction des intrants, les bonnes pratiques... Il faut davantage expliquer l'évolution de l'agriculture et lui redonner une place centrale dans la société. » Souhaitant une année 2019 plus sereine, « nous continuerons à porter la voix des agriculteurs en toutes circonstances, pour redonner confiance », a-t-il indiqué. Pour lui et son équipe, plusieurs défis sont à relever. A commencer par le renouvellement des générations, « pour des installations viables, vivables et transmissibles, a-t-il énoncé. Nous faisons le choix des voisins plutôt que celui des hectares. »

L'eau, le foncier, la prédation

Face au changement climatique, l'eau constitue un autre défi. « Il n'y aura pas d'agriculture dynamique sans eau, d'où la nécessité de capacités de stockage, a estimé Jean-Pierre Royannez, même si, aujourd'hui, on produit plus avec moins d'eau. » La protection contre les aléas climatiques va de pair tout comme le maintien des quatre fermes expérimentales présentes en Drôme.
Par ailleurs, outre la formation des exploitants et des salariés agricoles, la protection du foncier agricole apparaît également essentielle dans une Drôme à l'urbanisation galopante. Il appelle ainsi à intensifier le travail sur les documents d'urbanisme (PLU, PLUi, Scot). Enfin, et alors que l'équivalent de plusieurs troupeaux d'ovins disparaissent chaque année en Drôme sous l'effet de la prédation, Il a appelé de ses vœux le « zéro attaque de loups en zone pastorale ».

Conserver une chambre départementale

Malgré la régionalisation de certaines fonctions supports, « nous voulons conserver une chambre d'agriculture départementale forte et représentative des filières et des territoires, un établissement de développement à la pointe, proche des agriculteurs, a expliqué Jean-Pierre Royannez. Nous devons accompagner les transitions et œuvrer en partenariat avec toute la ruralité. » Et d'ajouter : « Il ne s'agit pas de vendre du rêve mais des mesures applicables dans un projet réaliste et réalisable ».
D'ici une semaine, les 25 000 électeurs drômois recevront chez eux le matériel de vote. « Chacun aura alors dix jours pour faire son choix. C'est une période cruciale, a prévenu Grégory Chardon. Il est important de voter pour que l'agriculture conserve son poids et sa place dans la société. » Jean-Pierre Royannez a complété : « Chaque électeur détient un pouvoir. Ne pas voter, c'est perdre ce pouvoir. » 

* Egalim : loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine.