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Stress

Prévenir et gérer le stress

Rencontre avec Marie-Aude Cornu, sophrologue et directrice du centre de gestion du stress Vallée de la Drôme à Crest. Elle intervient dans une formation organisée par les chambres d'agriculture Ardèche et Drôme « Prévenir et gérer le stress pour une vie professionnelle plus sereine ».
Prévenir et gérer le stress

Vous êtes sophrologue et intervenante dans le stage proposé par la chambre d'agriculture sur la prévention et la gestion du stress dans la vie professionnelle. Quelle est votre définition du stress ?
Marie-Aude Cornu : « La définition du stress est une mise en tension du corps qui permet la préparation à l'action et l'adaptation à une situation vécue. C'est une réaction tout à fait naturelle et utile. J'insiste bien là-dessus, le stress est moteur dans notre capacité d'adaptation aux différentes actions que l'on doit mener. Pour prendre un exemple concret, lorsqu'une vache s'échappe du troupeau, le corps de l'éleveur se met en tension, le cœur s'accélère, la respiration est plus rapide ce qui va lui permettre d'agir pour rattraper son animal. Cette réaction du corps rend plus efficace l'action. Ensuite il est nécessaire d'avoir un temps de récupération et c'est quand il n'y a pas cette seconde phase de détente que le stress devient négatif. »

 

Quels sont les principaux facteurs de stress et plus particulièrement dans le monde agricole ?
M-A.C : « Beaucoup de facteurs peuvent être vecteurs de stress. Un choc physique ou moral, certains passages de la vie, des sollicitations trop nombreuses ou au contraire l'isolement, des évènements ponctuels comme la prise de parole en public sont tous des éléments déclencheurs de stress. L'évolution de la société avec une demande d'adaptation constante aux nouvelles technologies, aux procédures mais aussi le niveau
de bruit qui a très fortement augmenté sont également des "stresseurs". Au niveau agricole, la multiplication des écrits, les contrôles, les aléas climatiques sont facteurs de stress. L'image du métier, trop souvent négative, ou les changements sur l'exploitation (nouvel associé, arrivée d'un stagiaire...) peuvent l'être aussi. Au quotidien, l'organisation du travail, la saisonnalité des travaux, le rapport entre vie professionnelle et vie privée sont assez spécifiques du secteur agricole. Issue du monde agricole, je connais bien ce domaine.?»

 

Quels sont les signes de « sur-stress » ?
M-A.C : « Dans la durée, le stress agit sur l'humeur, la santé, le lien avec les autres. Au niveau physique, sans repos, les conséquences peuvent aller de la tension musculaire aux troubles du sommeil jusqu'à l'hypertension ou des maladies cardiaques. Enfin au niveau émotionnel, il peut se traduire par des variations d'humeur, un manque de motivation, des pensées négatives, de la précipitation qui peut engendrer des accidents. C'est un cercle vicieux qu'il faut apprendre à renverser en cercle vertueux.?Canalisé, le stress peut devenir un précieux compagnon. »

 

Et comment accompagner quelqu'un en état de stress ?

M-A.C : « C'est tout l'objet de la formation proposée par la chambre d'agriculture. Elle se déroulera en deux temps. D'abord, nous travaillerons sur la reconnaissance des facteurs de stress, ce qui va permettre aux agriculteurs présents d'identifier ceux qui existent sur leur exploitation. Dans une seconde phase nous allons apprendre à les réguler. Mon objectif est de repérer avec les agriculteurs ce qu'ils ont déjà pu mettre en place pour évacuer le stress et le valoriser, tout en leur apportant de nouvelles techniques propres à la sophrologie, basées sur des exercices de relaxation, de récupération. Le tout dans un objectif de retour à un équilibre dans sa vie professionnelle, ce qui leur amènera aussi plus d'efficacité dans leur travail quotidien. »

Propos recueillis par C. Diebolt