Prévenir et soigner les maladies neurodégénératives

Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaque... En Ardèche, Drôme et Loire, quelque 1 500 ressortissants du régime agricole sont atteints d'une maladie neurodégénérative (MND). Du fait du vieillissement progressif de la population et de l'absence de traitements curatifs, le nombre de patients souffrant d'une MND devrait croître de manière régulière dans les années à venir et le poids de ces maladies augmenter inévitablement. C'est ce qu'a expliqué le docteur Gérard Testa, médecin chef à la MSA Ardèche-Drôme-Loire, en ouvrant la table ronde consacrée aux maladies neurodégénératives, le 10 avril à Châteauneuf-sur-Isère. Prenant le cas spécifique de la maladie de Parkinson, « sa fréquence est plus élevée parmi les exploitants agricoles affiliés à la MSA que dans le reste de la population », a-t-il indiqué. En cause, le contact avec les pesticides, ce que révèle d'ailleurs une étude publiée le 10 avril dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire, à la veille de la journée mondiale consacrée à cette maladie. Si la MSA met en place des actions pour améliorer la prise en charge des MND, « l'espoir de demain, c'est la recherche », a souligné le docteur Testa.
La transition médicale
Pour en parler, la MSA a convié des représentants du centre de recherche biomédicale Clinatec, basé à Grenoble. Associant médecine et nanotechnologies, Clinatec a pour but d'apporter des solutions thérapeutiques innovantes par le biais de dispositifs médicaux implantés. Ainsi, avec le projet NIR, est développé un système de neuroprotection pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. « Les premiers essais cliniques chez l'homme se feront cette année », a annoncé le directeur de Clinatec. Le projet BCI a lui pour objet de faire remarcher les personnes tétraplégiques. « Nous travaillons sur la neurostimulation et offrons une alternative à la chimie médicamenteuse », a-t-il ajouté en parlant de « transition médicale ». Et le professeur Ali Bouamrani de compléter : « Par des stratégies neuroprotectrices, nous voulons soigner la maladie, pas seulement les symptômes ».
Un chèque pour Clinatec
Pour le professeur Jean-Marc Soulat, médecin-conseil national de la CCMSA, et le docteur Philippe Laurent, médecin chef à la MSA Ardèche-Drôme-Loire, la Mutualité sociale agricole dispose de moyens pour détecter et prévenir les risques liés aux maladies neurodégénératives. « Mais l'évaluation des risques restent une obligation de l'employeur », a-t-il été rappelé.
A l'issue de la table ronde, un chèque de 250 000 euros a été remis à Clinatec. Une somme destinée à faciliter la poursuite de recherches jugées prometteuses. « C'est un combat social et médical qui nous tient à cœur à la MSA », a déclaré Henry Jouve, président de la MSA Ardèche-Drôme-Loire. Et Pascal Cormery, président de la CCMSA, a souligné l'importance de la recherche fondamentale pour lutter contre les maladies neurodégénératives.