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Filière ovine

Prévenir les mammites au cours du tarissement

Le contrôle des mammites durant la lactation, par observation et palpation, devient indispensable au cours du tarissement.
Prévenir les mammites au cours du tarissement

Le contrôle des mammites durant la lactation, par observation et palpation, devient indispensable au cours du tarissement. Une mamelle bien tarie présente deux pis équilibrés, sans pathologie cutanée (boutons, ecthyma, blessures) et souples à la palpation (absence de nodule, d'induration locale ou généralisée). Les découvertes lors de cette palpation peuvent être de trois ordres. Il peut s'agir de lésions locales qui peuvent demander des soins locaux. Mais il peut aussi s'agir de mammites cliniques : le pis est chaud, gonflé, douloureux avec modification de l'aspect du lait et l'état général de la brebis peut également être atteint. Ces mammites sont le plus souvent dues à des staphylocoques (coagulase négative ou aureus).

Des mammites cliniques ou subcliniques

Lorsque de nombreuses brebis sont atteintes ou lors de récidives, des prélèvements de lait peuvent être envoyés au laboratoire pour analyse bactériologique et/ou antibiogramme*. Le traitement en brebis allaitantes consiste généralement en l'administration d'un antibiotique par voie générale en association avec un anti-inflammatoire. Enfin, il peut s'agir de mammites subcliniques. Il n'y a alors pas de signes locaux ni généraux mais une présence d'induration dans le pis. Elles peuvent également être traitées par antibiotique mais doivent généralement conduire à la réforme de la brebis. La prévention sanitaire des mammites, en plus de l'évolution de la ration des brebis et des palpations régulières des mamelles, passe par le maintien de l'hygiène de la litière durant la lactation et durant la période de tarissement (jusqu'à fermeture complète du sphincter des trayons).

Ne pas couper l'eau

La prévention des mammites passe aussi par une bonne litière au cours de la lactation.

Il n'y a pas de règle applicable à tous les troupeaux pour éviter les mammites de tarissement. Ce sont les caractéristiques du lot (production laitière, âge, état corporel) et l'historique (fréquence des mammites) qui permettent de mettre en œuvre des pratiques adaptées. Le tarissement est d´autant plus sévère que les brebis ont un potentiel élevé, en particulier pour des sevrages à 70-80 jours. En revanche, si les brebis montrent un état corporel insuffisant (des agnelles par exemple), une restriction alimentaire trop importante pourrait être fatale pour certaines.
Pour des femelles fortes productrices conduites en bergerie et en lactation, le sevrage se prépare un mois avant ! La ration en concentré est diminuée puis l´apport d´azote est supprimé. Pendant les 5 à 8 jours précédant le tarissement, les brebis consomment uniquement du fourrage. Au sevrage, elles passent à la paille à volonté ! Pour les brebis en lactation à l'herbe, le risque est moindre car les sevrages sont en général plus tardifs (plus de 100 jours). Dans tous les cas, les brebis ont accès à l'eau au cours de la période de tarissement. Enfin, remettre les agneaux sous la mère quelques jours après le tarissement sous prétexte de vider les mamelles est inutile car la tétée des agneaux provoque une remontée du lait automatique.

Katia Risson, Terrena et Vincent Bellet, Institut de l'élevage
Laurence Sagot, Institut de l'élevage-Ciirpo

* des résistances bactériennes sont répertoriées vis-à-vis de certaines familles d'antibiotiques.