Interview

Vinsobres : « Nous travaillons  sur l’AOP en cru blanc »

Philippe Chaume, pouvez-vous vous présenter ?
P. C. : « Je suis installé depuis 35 ans avec mon épouse au sein du Domaine Chaume Arnaud à Vinsobres. Nous cultivons 40 hectares de vignes en biodynamie, répartis sur les communes de Vinsobres et de Saint-Maurice-sur-Eygues. Nous sommes notamment en AOP Vinsobres, Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône Villages Saint-Maurice. En parallèle, j’ai longtemps figuré au sein du conseil d’administration du Comité des vignerons de Vinsobres dont je viens de prendre la présidence début février. »

Quels sont vos principaux projets pour le Comité ?
P. C. : « Depuis une dizaine d’années, nous travaillons sur le dossier de l’AOP Vinsobres en cru blanc. à l’époque, lorsque nous avions eu l’appellation en rouge, nous n’avions pas assez de surfaces et de typicité de profils aromatiques pour la demander en blanc. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. De plus, il y a une grosse demande en blanc, c’est donc le moment ou jamais d’aller au bout du projet. Nous allons donc poursuivre nos travaux en ce sens : délimitations parcellaires, conception du cahier des charges, etc. Nous sommes d’ailleurs bien accompagnés par l’institut national de l’origine et de la qualité (Inao) à ce sujet. C’est un projet à moyen terme, qui devrait aboutir, on l’espère, d’ici trois ans.
Par ailleurs, nous finissons cette année une campagne de communication triennale, à portée nationale, qui avait pour but d’améliorer la notoriété du cru Vinsobres. Désormais, nous allons nous recentrer sur la région, principalement sur notre zone d’influence de 200 km autour de l’appellation. »

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’appellation Vinsobres ?
P. C. : « L’appellation se porte relativement bien, même si le marché est calme en ce moment. Avec la grande distribution, c’est compliqué car le marché a tendance à se recentrer sur des vins moins chers. Cependant, notre plan communication a permis de donner une très bonne image de rapport qualité - prix, de fraîcheur dans les vins... ce qui est plutôt dans l’ère du temps. Nous avons donc de bonnes demandes malgré tout, notamment en cafés, hôtels et restaurants (CHR). Enfin, l’export représente un quart des ventes de Vinsobres. » 

Propos recueillis par Amandine Priolet