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Energie

Prodeval, des solutions pour traiter et valoriser le biogaz

Entreprise drômoise, Prodeval est spécialisée dans le traitement et la valorisation de biogaz issus de la dégradation de déchets organiques, notamment de l'agriculture.
Prodeval, des solutions pour traiter et valoriser le biogaz

Aujourd'hui installée à Châteauneuf-sur-Isère (au parc du 45eme parallèle à Rovaltain), la société Prodeval œuvre dans le domaine du traitement et de la valorisation de biogaz. Des biogaz issus de la méthanisation de déchets organiques de stations d'épuration d'eaux usées, de communes (cantines et autres), d'industries agroalimentaires, de l'agriculture. Le domaine d'activité de l'entreprise couvre la conception, la fabrication, ainsi que l'installation et la maintenance d'unités de traitement en France et à l'étranger. Son bureau d'études et de recherche-développement, CEFT, se charge de l'ingénierie. Prodeval, elle, est la société d'exploitation.

Traitement, épuration

Créée au début des années 1990, Prodeval était initialement spécialisée dans le dégazage des centres d'enfouissement et le brûlage du biogaz, rappellent Yann Pierre et Alexandre Glémot, respectivement directeur d'exploitation et responsable commercial de la société. Au fil du temps, elle a élargi son domaine de compétences. Plutôt que de détruire du biogaz en le brûlant dans une torchère, ses responsables se sont dit : pourquoi ne pas le récupérer pour alimenter des chaudières ou moteurs ? Prodeval a donc développé un équipement pour traiter le biogaz, c'est-à-dire le rendre propre en retirant les polluants qu'il contient (avec son procédé Valogaz-Valopack). Mais il restait du méthane et du CO2. Aussi, Prodeval a ensuite créé un procédé d'épuration (Valopur) pour ne garder que le méthane, appelé biométhane, en vue de l'injecter dans le réseau de gaz naturel. Plusieurs installations de ce type ont été mises en place.

Odorisation

Le biométhane est inodore. Jusque-là, l'odorisation du gaz (pour sécuriser son utilisation) était essentiellement réalisée par GRDF dans son réseau. Or celle-ci ne concerne pas les petits débits, ni le biométhane autoconsommé ou utilisé comme carburant. C'est pourquoi Prodeval a dernièrement conçu et fait breveter un équipement d'odorisation (Valodor). Son procédé est adapté à tous les débits - même les petits comme ceux de la méthanisation (difficiles à réguler) - à partir d'un mètre cube par heure. Il consiste à ajouter du THT (tétrahydrothiophène), dont l'odeur très caractéristique (connue de tous) permet de déceler d'éventuelles fuites de gaz. A souligner, Valodor a été primé dans la catégorie « durable-made in France » des trophées de l'entreprise 2016 organisées par la communauté d'agglomération Valence Romans Sud Rhône-Alpes.

Annie Laurie

Prodeval, une société en plein essor

Aujourd'hui, Prodeval-CEFT - société dirigée par Sébastien Paolozzi - emploie 35 salariés, contre à peine une vingtaine voici deux ans. Dans le même temps, son chiffre d'affaires est passé de 3,5 à 7 millions d'euros (plus de 50 % procurés par son équipement Valopur). Se sont surtout accrues ses activités de maintenance, recherche-développement et d'export (principalement en Italie et Angleterre, pays les plus porteurs).

 

Biométhane / Prodeval développe AgriGNV, un système s'insérant sur les unités de méthanisation existantes (notamment agricoles), pour alimenter des véhicules avec du biogaz comme carburant.
Une station de production et distribution de biocarburant
Fin novembre, Prodeval a installé une unité pilote AgriGNV dans une ferme en Haute-Marne. Module de remplissage en biométhane du véhicule.
Prodeval a mis au point une station de production-distribution de bioGNV*, du biogaz utilisé comme carburant. Appelée AgriGNV, cette unité est adaptée aux petites méthanisations agricoles, industrielles ou territoriales. Elle en est à ses débuts. « AgriGNV est actuellement au stade de démonstration en taille réelle, précisent Yann Pierre, directeur d'exploitation de Prodeval, et Alexandre Glémot, responsable commercial. Un premier pilote a été installé fin novembre au Gaec de Grivée, à Colombey-les-Choiseul en Haute-Marne. » Avec une station de ce type, une partie de la production de biogaz peut être utilisée sur place ou localement comme carburant pour véhicules légers, tracteurs et engins agricoles ou autres.
Pour engins agricoles, véhicules légers...
Sur le principe, expliquent Yann Pierre et Alexandre Glémot, le biogaz est épuré (avec AgriGNV) et odorisé (avec Valodor). Soit il alimente directement un véhicule, soit il est stocké dans un réservoir tampon. Il est compressé par une pompe (montant la pression à 250 bars), qui se branche sur la valve de remplissage de gaz du véhicule. Cette station de production-distribution de bioGNV est prévue en trois versions : pour parcourir 200 000 kilomètres par an (12 000 Nm³ de biométhane), 350 000 ou 750 000 avec un véhicule léger, en équivalent essence sans plomb (6 litres aux 100 km).
Prodeval met en avant plusieurs atouts d'AgriGNV : il s'insère parfaitement sur les unités de méthanisation existantes sans en perturber le fonctionnement ; il est technologiquement et économiquement adapté aux petits méthaniseurs disposant d'un excédent de biogaz non valorisé (moteurs ou chaudières saturés)...
A. L.
* GNV : gaz naturel pour véhicules.
Nm3 : normo mètre cube, unité de mesure de quantité de gaz qui correspond au contenu d'un volume d'un mètre cube, pour un gaz se trouvant dans des conditions normales de température et de pression.