Produits fermiers : un nouveau certificat de spécialisation

Aujourd’hui, la vente directe des produits fermiers est en plein essor. Les magasins de producteurs fleurissent en ville comme à la campagne. Au sein de l’agglomération de Valence-Romans ou encore de la Métropole de Lyon se développent de nombreux marchés, points de vente directe (à la ferme, collectifs, sous forme d’Amap) ou encore des tournées de livraison à domicile. Les lycées agricoles, toujours très ancrés dans leur territoire, ont également pris ce virage depuis quelques années en se dotant, pour certains, d’espaces de vente. Une manière de valoriser les produits fabriqués dans les exploitations ou les ateliers de transformation de ces établissements, mais également un outil pédagogique hors norme. C’est en ce sens qu’en 2010 le lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence, a créé un groupement d’intérêt économique (GIE) regroupant des agriculteurs drômois et ardéchois pour constituer un magasin de producteurs - La musette de Valentine - au sein de l’établissement scolaire. Ici, producteurs et élèves travaillent main dans la main pour vendre des produits locaux. Plus au nord, à Saint-Genis-Laval (69), au lycée horticole et paysager Lyon Pressins, les élèves produisent et commercialisent également des légumes toute l’année. « De la multiplication des végétaux jusqu’à la commercialisation, toutes les étapes de la culture et de la vente sont assurées par les apprenants de la 4e au Bac pro », peut-on lire sur le site internet de l’établissement.
Boucler la boucle
Au lycée agricole public André Paillot, une petite boutique met en valeur les produits fabriqués dans l’atelier agroalimentaire de l’établissement où environ 500 kg de fruits et de légumes de producteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes sont transformés par les élèves chaque semaine. « Tous les vendredis après-midi, nous proposons confitures, coulis, vinaigres, pain d’épice et autres jus de fruits à la vente. Nous organisons également des marchés fermiers lors de nos portes ouvertes et participons également au Marché du goût à Lyon, évènement organisé par Auvergne-Rhône-Alpes Gourmand », explique Renée Heim, directrice de l’EPLEFPA* de Lyon - Saint-Genis-Laval. Pour autant, l’établissement a la volonté d’aller bien plus loin. « Nous sommes en train de constituer un GIE regroupant une quinzaine d’agriculteurs pour ouvrir un magasin de producteurs au lycée André Paillot. Ce magasin sera à l’image de La musette de Valentine, un outil pédagogique pour les élèves », poursuit la directrice.
Production, transformation et commercialisation de produits fermiers sont certes complémentaires mais font appel à des savoir-faire très différents. Aussi, si lors de leurs différentes formations les élèves touchent un peu à tout, les directeurs de ces trois établissements ont décidé d’aller plus loin et à quelque part boucler la boucle. A la rentrée prochaine, les deux établissements publics et le lycée privé proposeront de manière coordonnée une nouvelle formation : un certificat de spécialisation (CS) production, transformation, commercialisation des produits fermiers. « Cette formation en alternance s’adresse aux jeunes ayant un bac et qui souhaitent aller plus loin sans forcément opter pour un BTS, explique la directrice du lycée André Paillot. Ce CS permet d’acquérir une solide expérience. À terme, l’apprenti sera capable d’analyser la situation de son activité et de prendre les décisions nécessaires à la conception et au fonctionnement de son atelier. Mais aussi d’assurer la production de qualité de produits fermiers dans le respect de la réglementation, les impératifs de commande et la commercialisation de ses produits. » Pour permettre aux apprenants de remplir toutes leurs ambitions, des passerelles seront possibles avec d’autres établissements régionaux proposant cette même formation professionnalisante. Pour l’intégrer, il faut être titulaire au minimum du Bac (niveau 2), avoir entre 16 et 29 ans et signer un contrat d’apprentissage.
Marie-Cécile Seigle-Buyat
* EPLEFPA : établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole.
Portes ouvertes / Découvrez les établissements
Lycée André Paillot : samedi 4 avril et mercredi 10 juin après-midi (dates spéciales apprentissage). Les premiers mercredis de chaque mois sont ouverts aux futurs apprentis (plus d’infos sur epl-saintgenislaval.fr).
Lycée Lyon-Pressins : vendredi 20 mars de 16 h 30 à 20 h et mercredi 3 juin de 14 h à 14 h 30 (plus d’infos sur www.lyceehorticole.com).
Lycée le Valentin : samedi 21 mars de 9 h à 17 h (plus d’infos sur epl.valentin.educagri.fr).
Parcours de formation / De la 4e jusqu’aux grandes écoles
L’enseignement agricole forme à tous les métiers du vivant par les voies de la formation initiale scolaire, de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Les diplômes délivrés se répartissent en plusieurs niveaux :
- niveau 3 (anciennement V) : Capa (certificat d’aptitude professionnelle agricole) ; Bepa (brevet d’études professionnelles agricoles) ; BPA (brevet professionnel agricole) ;
- niveau 4 (anciennement IV) : baccalauréat professionnel et technologique ; baccalauréat général ; BP (brevet professionnel) ;
- niveau 5 (anciennement III) : BTSA (brevet de technicien supérieur agricole) ;
- niveau 6 (anciennement II) : licence, licence professionnelle ;
- niveau 7 (anciennement I) : ingénieur, études supérieures spécialisées ;
- niveau 8 (anciennement I) : doctorat.