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Arboriculture

« Profil bas » annoncé au Comptoir rhodanien

Quelques jours avant le lancement de la campagne fruits 2016, Christophe Soulhiard, président de la SAS Comptoir rhodanien, a présenté son bilan et ses objectifs devant les producteurs.
« Profil bas » annoncé au Comptoir rhodanien

Cette semaine, avec l'arrivée des premiers abricots de ses vergers espagnols, la société Comptoir rhodanien, basée à Tain-l'Hermitage, a repris son activité de négoce de fruits. Et la semaine prochaine, arriveront les premières cerises. En amont de cette nouvelle campagne, Christophe Soulhiard, PDG, avait convié, le 30 avril dans les locaux de son entreprise, l'ensemble des producteurs qui le fournissent en fruits. L'occasion pour lui de faire un bilan de la saison 2015 et de donner quelques orientations pour 2016.

Plus de 13 500 tonnes au Comptoir

Avec une saison qui s'annonce incertaine, Christophe Soulhiard n'envisage pas d'investir, ni au Comptoir rhodanien, ni à Métral fruits.

L'an dernier, le Comptoir rhodanien a commercialisé plus de 13 500 tonnes de fruits (dont 1 400 de cerises, 9 000 d'abricots, 1 800 de noix et 450 de châtaignes) pour 26 millions d'euros de chiffre d'affaires. Sa filiale Métral fruits a, quant à elle, traité plus de 21 000 tonnes (dont 11 000 de pommes, 6 000 de pêches et nectarines et 600 de fraises). Au total, l'ensemble a représenté 35 000 tonnes pour un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros. « 2015 a été une saison très irrégulière en termes de volumes et de de prix, comme chaque année », a confié Christophe Soulhiard.
Pour 2016, « l'hiver très doux n'a globalement pas permis un repos végétatif suffisant aux arbres », a-t-il indiqué. La récolte des cerises s'annonce moyenne dans l'ensemble et l'interdiction du diméthoate crée une incertitude. En abricot, la douceur hivernale, les coups de gel et la grêle ont affecté le potentiel. « Localement, la production est très déficitaire, jusqu'à moins 70 % », a-t-il annoncé. En ce qui concerne les châtaignes et les noix, « il est encore trop tôt pour se prononcer », a-t-il ajouté. Et pour les fraises, les pêches, les nectarines et les pommes, le PDG s'est montré confiant.

« Citius, altius, fortius »

La saison s'annonce incertaine. Aussi, Christophe Soulhiard n'envisage pas d'investir, ni au Comptoir rhodanien, ni à Métral fruits. « Nous devons, face à cette petite saison, faire profil bas, a-t-il confié. Beaucoup moins de saisonniers nous rejoindront cet été et nous privilégierons la main-d'œuvre locale. »
Sa volonté est de spécialiser encore plus ses stations de conditionnement afin d'améliorer la productivité de son entreprise et réduire les coûts. La complémentarité entre le Comptoir rhodanien et Métral fruits va se poursuivre et s'amplifier. Il souhaite, aussi, développer les volumes de noix, « afin de s'inscrire comme un opérateur majeur de la filière ».
Rappelant que la production fruitière est particulièrement soumise aux aléas climatiques, « il est illusoire et même dangereux de vouloir à tout prix soumettre le commerce des fruits aux règles du commerce international », a-t-il déclaré. En conclusion, citant la devise olympique « citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort), il a souhaité mettre en avant la nécessité de « donner le meilleur de soi, de progresser et se dépasser dans l'entreprise comme dans la vie ».

Christophe Ledoux