Accès au contenu
Origine des produits

Quand mangera-t-on français dans la restauration hors foyer ?

Cet été, lors de contrôles, la FDSEA a constaté peu de produits français dans certaines cuisines centrales. Aussi, ce mois de novembre, elle a convié des maires et élus de collectivités locales drômoises à des temps d'échange sur l'approvisionnement de la restauration hors foyer.
Quand mangera-t-on français dans la restauration  hors foyer ?

Cet été, les agriculteurs de la FDSEA de la Drôme ont mené une vaste opération de contrôle de l'origine des produits servis dans plusieurs établissements de restauration hors foyer. Ils sont allés contrôler les frigos des cuisines centrales préparant les repas de cantines scolaires, d'hôpitaux et de restaurants administratifs du département. Mais d'où viennent les produits alimentaires que consomment nos enfants dans les cantines et les personnes hospitalisées ? Résultats, 98 % de produits étrangers servis dans les hôpitaux Drôme Nord (5 800 à 6 000 repas par jour). A la cuisine centrale de Montélimar (1 800 à 2 000 repas par jour), une majorité de produits étaient « transformés en France » mais d'origine inconnue... Si certains font des efforts pour s'approvisionner en produits de saison et locaux comme la cuisine centrale de Valence ou certains établissements de la Communauté de communes du Val de Drôme, ce n'est vraiment pas le cas de tous les établissements.

Des constats décevants

Pour faire suite à ces observations très décevantes et proposer des solutions, les responsables professionnels de la FDSEA ont invité les maires et élus des collectivités locales du département à des temps d'échange. En effet, les communes ont la responsabilité de l'approvisionnement des cantines des écoles maternelles et primaires et des crèches. Ainsi, deux rencontres ont eu lieu. Le 6 novembre à Valence, l'adjointe au maire de la ville de Valence chargée de la restauration scolaire et de la petite enfance, les représentantes de la communauté de communes de l'Hermitage-Tournonais et du sénateur-maire de Tain-l'Hermitage, Gilbert Bouchet, ont rencontré les représentants de la FDSEA. Le 9 novembre à Divajeu, les adjointes au maire de Divajeu et de Crest, la maire de Grâne ainsi que les représentants de la communauté de communes du Val de Drôme ont répondu présents à l'invitation de la FDSEA. L'absence de la maire de Romans, membre du conseil de surveillance des hôpitaux Drôme Nord à la rencontre du 6, ainsi que celle du maire de Montélimar à la rencontre du 9 ont été très remarquées et regrettées. Cela, d'autant plus au vu du faible taux de produits français dans l'approvisionnement des cuisines des hôpitaux présents sur ces communes.
Les agriculteurs ayant participé aux opérations de contrôles ont fait part de leurs observations. « Alors que nous sommes au cœur d'un bassin de production, il est inacceptable de trouver des pêches espagnoles en été dans les cuisines centrales », a remarqué Grégory Chardon, arboriculteur et secrétaire général de la FDSEA. « 98 % des produits servis aux hôpitaux Drôme Nord sont d'origine étrangère. Les poivrons provenaient d'Espagne, les tomates des Pays-Bas, les haricots du Kenya, les coulis d'Angleterre, la viande des Pays-Bas », ont raconté les participants à l'opération de contrôle de la cuisine centrale de l'hôpital de Romans. Il a été rappelé que de tels choix d'approvisionnement favorisent des systèmes de production moins vertueux que ceux exigés des agriculteurs français. Cela met à mal les exploitations françaises et les emplois qui vont avec.

Privilégier les produits du pays

Surpris par ces constats, les représentants des communes ont reconnu l'importance de privilégier les produits français et devraient revoir leurs critères d'approvisionnement. Ils ont souligné qu'ils allaient poursuivre leurs efforts sur la saisonnalité des produits et l'éducation des scolaires sur ces sujets.
« Notre démarche n'est pas de demander du 100 % français mais de privilégier l'approvisionnement national, voire local », a conclu Didier Beynet, président de la FDSEA. En effet, il est inconcevable que notre Etat ait des exigences vis-à-vis des agriculteurs français mais qu'il ne se donne pas l'obligation de consommer des produits ayant les mêmes exigences. Aussi, le 27 novembre, la FDSEA évoquera ce sujet avec les députés et sénateurs du département. 
Didier Beynet, président de la FDSEA de la Drôme