Quel avenir pour la production laitière ?

« Nous avons perdu 40 producteurs ces cinq dernières années », a alerté Thierry Ageron, président de la Fédération des producteurs de lait de la Drôme, en accueillant le préfet, la nouvelle sous-préfète de Die et les responsables agricoles, le 30 juillet au Gaec de Font Claire, à La Chapelle-en-Vercors. Il y a trois ans, il avait déjà tiré la sonnette d'alarme : « En 1996, la Drôme comptait 250 producteurs. Il n'y en avait plus qu'une centaine en 2015. Combien en restera-t-il en 2020 ? », avait-il déclaré il y a trois ans dans nos colonnes. Aujourd'hui, il ne reste que 85 producteurs de lait qui livrent dans une laiterie, 10 qui transforment leur lait et 6 collecteurs. L'évolution du prix du lait a donc été au cœur des discussions. Ces dernières années, les cours ont considérablement chuté, tout particulièrement en 2016 avec l'abandon des quotas et une surproduction.
Un coût de production supérieur
Depuis, le prix du lait a bien du mal à retrouver ses couleurs d'antan. Le Gaec de Font Claire dispose d'une soixantaine de vaches laitières pour environ 350 000 litres de lait par an. Alexandre Bonnier est en agriculture biologique depuis un an et demi. Cela lui permet d'obtenir des prix corrects, notamment avec la coopérative agricole Sodiaal. Pourtant, il doit composer avec une moyenne de 470 euros pour 1 000 litres, soit 30 euros de moins que l'objectif fixé au regard du coût de production. « L'avenir de la production laitière en Drôme est très inquiétant. A ce jour, je ne vois aucune perspective de remontée du prix du lait », a déploré Thierry Ageron.
Quant au prix des veaux, les éleveurs manquent aussi cruellement de valorisation, malgré le passage en bio. « Le consommateur doit payer plus cher les produits bio, justement parce que cela coûte plus cher à produire malgré les primes de conversion. Il faut bien que les prix rémunèrent les agriculteurs », a soulevé Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme.