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Variété

Quelle variété d’orge choisir ?

Arvalis propose une liste non exhaustive des variétés d’orge avec leurs points forts et leur potentiel en s’appuyant sur les enseignements des expérimentations 2018.

Quelle variété d’orge choisir ?

Le choix régional s'oriente prioritairement vers des orges au détriment des escourgeons, avec comme principal argument le poids spécifique (PS). Si le débouché principal est la vente à un organisme stockeur ou un débouché monogastrique, un PS élevé est un argument à prendre en compte. Si le grain est destiné à des ruminants, un taux de cellulose un peu plus élevé ne pose aucun problème, et on peut considérer différemment le niveau de PS de son orge. Il ne faut donc pas rejeter a priori certains escourgeons, en tendance plus productifs, toutes choses étant égales par ailleurs, notamment la résistance à la verse ou la tolérance aux maladies.
Les critères de recommandations des variétés d'orge d'hiver fourragères sont dans l'ordre d'importance :
• la productivité (les escourgeons ont souvent un avantage sur ce point) ;
• le PS (les deux rangs sont généralement meilleurs dans ce domaine) ;
• la tolérance à la verse (accident assez courant) ;
• la tolérance aux maladies et aux ravageurs.
L'interdiction du traitement de semences Gaucho (imidaclopride) retire une solution aux producteurs pour lutter contre les pucerons vecteurs de la JNO (jaunisse nanisante de l'orge). L'orge est fortement sensible à cette maladie. Le recours à des variétés d'orge tolérantes à la JNO est un levier très précieux et robuste. En situation de forte infestation de pucerons, la perte de rendement est nettement plus faible que celle des variétés sensibles, mais elle n'est pas nulle. Il reste recommandé de ne pas semer trop tôt ces variétés tolérantes, pour éviter les fortes expositions et ce, d'autant plus qu'elles n'offrent aucune protection contre la maladie des pieds chétifs. Par ailleurs, compte tenu du caractère chaotique du climat enregistré depuis ces dernières années, il est préférable de s'appuyer sur les synthèses pluriannuelles. Enfin, plus que jamais, il faut chercher à diversifier la sole en orge d'hiver pour mieux gérer les aléas climatiques de plus en plus fréquents.

Orge 6 rangs

Les variétés testées quatre ans et plus
• Etincel (Secobra 2012 – 6 rangs) : en retrait sur nos essais régionaux en 2018, etincel commence à être sérieusement concurrencée sur le plan productivité. Son PS est dans la moyenne, son taux de protéines est également dans la moyenne. Variété précoce, etincel présente une tolérance à la verse et aux maladies qui semble se dégrader au fil du temps. A sa forte sensibilité à la rhynchosporiose on peut y ajouter une sensibilité à l'helminthosporiose.

• Amistar (Momont 2013 – 6 rangs)
Tolérante à la JNO, amistar présente une productivité dans la moyenne en 2018, un bon PS et sa teneur en protéines est dans la moyenne. Variété précoce, amistar montre cependant une assez forte sensibilité aux maladies foliaires et à l'oïdium en particulier. Tolérance à la verse dans la moyenne. Elle doit être protégée avec attention contre les maladies, mais sa tolérance à la JNO constitue un atout.

• Tektoo (hyb) (Syngenta – 2014) : variété hybride qui montre un bon potentiel de production même s'il est un peu en retrait en 2018. Elle présente un bon PS mais sa teneur en protéines est faible. Variété précoce, elle peut être sensible à la verse. Sa tolérance aux maladies est dans la moyenne avec un plus vis-à-vis de la ramulariose.
Nouveautés
• Rafaela (Limagrain – 2017) : cette variété présente un niveau de productivité très correct en 2018, légèrement au-dessus de la moyenne sur notre regroupement. Elle est très précoce. Son PS est faible, sa sensibilité aux maladies se traduit par un écart T-NT moins élevé en 2018 qu'en 2017. Sa tolérance à la JNO constitue un atout sérieux.

• Visuel (Secobra 2017 – 6 rangs) : sa productivité en zone Sud paraît en retrait par rapport à la moyenne. Plus précoce qu'etincel à épiaison, elle peut tirer son épingle du jeu sur les sols les plus séchants. Elle se distingue de cette dernière par une perte de rendement plus faible en situation non traitée. Elle semble assez sensible au froid hivernal. Ses teneurs en protéines sont souvent modestes.

• Pixel (Secobra 2017 – 6 rangs) :
depuis 2 ans, elle devient référence en matière de productivité avec un rendement moyen supérieur d'environ 10 % à celui d'etincel. Elle réalise ses meilleurs rendements avec beaucoup d'épis/m² associés à une bonne fertilité des épis. Précoce à épiaison, sa sensibilité aux maladies est à surveiller, sa teneur en protéines se dilue dans un rendement élevé. Son PS est dans la bonne moyenne.

• KWS Faro (KWS Momont 2018 –
6 rangs) : en première année de post-inscription, cette variété semble confirmer ses bons résultats de rendement obtenus à l'inscription. Elle semble obtenir ses meilleurs résultats avec un nombre d'épis/m² plus élevé que celui des autres orges 6 rangs hiver. Plus précoce qu'etincel et résistante au froid hivernal, son profil paraît intéressant avec une bonne tolérance à la verse et à l'helminthosporiose, mais on note une faiblesse vis-à-vis de la rhynchosporiose et de la rouille naine. Ses teneurs en protéines sont diluées dans un rendement élevé, son PS est correct.
• KWS Orbit (KWS Momont 2018 –
6 rangs) : de bons résultats de rendement à 107 % de la moyenne du regroupement Sud France. Variété précoce, sa tolérance aux maladies est moyenne. Elle semble être sensible à la ramulariose. Son comportement face à la verse est bon. La construction de son rendement repose sur un gros PMG. Variété à suivre qui devra confirmer ses bonnes aptitudes en 2019.

• KWS estaminet (KWS Momont 2018 – 6 rangs) : productivité dans la moyenne. KWS estaminet est plus précoce d'un jour à épiaison par rapport à etincel. Peu sensible à la verse, sa tolérance aux maladies est moyenne sans particularité. Son PS est juste au-dessus de la moyenne et sa teneur en protéines est bonne.

• SY Pool (Syngenta 2018 – 6 rangs)  : bonne productivité (101 % de la moyenne) avec un PS supérieur à la moyenne de 1 point et une teneur en protéines du niveau d'etincel. Variété précoce (- 1 jour/etincel), SY Pool est assez sensible aux maladies avec des écarts T-NT assez élevés. Cette variété est peu sensible à la rouille naine.

• Margaux (Unisigma 2018 – 6 rangs) : variété tolérante à la JNO. Productivité dans la petite moyenne avec un bon PS et une teneur en protéines correcte. Précocité égale à etincel, cette variété présente un bon comportement face aux maladies avec un écart T-NT faible. Son profil qualité associé à son bon comportement face aux maladies et sa tolérance à la JNO constituent des atouts qui en font une variété à suivre.

• KWS Borrely (KWS Momont 2018 –
6 rangs) : variété tolérante à la JNO. Productivité en retrait par rapport à la moyenne. Variété très précoce (-3 jours épiaison/etincel) avec une tolérance aux maladies dans la moyenne, elle paraît un peu sensible à l'helminthosporiose. Son PS et sa teneur en protéines se situent dans la moyenne.

Orge 2 rangs

Les variétés testées quatre ans et plus
• Augusta (Unisigma – 2012) : productivité tout juste correcte. Elle présente un très bon PS et une teneur en protéines dans la moyenne. Sa sensibilité à la verse est dans la moyenne. Cette variété demi-précoce à demi-tardive présente une bonne tolérance aux maladies avec des écarts traité/non traité faibles sur nos essais ce qui constitue un des atouts de cette variété.
Les variétés récentes
• Maltesse (Secobra – 2015) : elle présente de bons résultats en 2018, légèrement au-dessus de la moyenne dans nos essais (101 %). Un bon PS accompagne une teneur en protéines dans la moyenne. Variété demi-précoce (épiaison
+ 3 jours/etincel), peu sensible à l'oïdium, la tolérance aux maladies est moyenne sauf pour la rouille naine vis-à-vis de laquelle elle paraît très sensible. Peu sensible à la verse.

• LG Casting (Limagrain – 2017) : variété qui présente un bon niveau de productivité en 2018 comme c'était déjà le cas en 2017. Demi-précoce, son PS est dans la moyenne, sa teneur en protéines faible. LG Casting présente une bonne tolérance à la verse mais paraît sensible aux maladies, il faut donc bien l'accompagner avec la protection fongicide. Son niveau de productivité confirmé en 2018 en fait une variété à suivre.

• Memento (Secobra – 2017) : son niveau de productivité est tout à fait correct en 2018 confirme la bonne impression de 2017. Variété demi-précoce, son PS est très bon ainsi que sa teneur en protéines. Sa sensibilité aux maladies ne semble pas trop élevée, sauf vis-à-vis de l'oïdium. Variété à suivre qui confirme en 2018 ses bons résultats des années précédentes

• Sobell (Unisigma – 2017) : cette variété présente un niveau de productivité correct dans la moyenne en 2018. Son PS paraît un peu juste, la teneur en protéines est correcte. Variété demi-précoce qui présente une sensibilité aux maladies dans la moyenne. Moyennement sensible à la verse.
Nouveautés
• Agency (variété proposée à l'inscription en attente de parution au JO) : son niveau de productivité est moyen à 99 % de la série. Variété demi-précoce (épiaison + 3 jours/etincel), elle est sensible à la verse. Sa tolérance aux maladies se situe dans la moyenne. Son PS est dans la moyenne, sa teneur en protéines est faible.

• Newton (Secobra - 2018) : le niveau de productivité de cette variété paraît un peu juste (96 %). Elle est plus de 3 jours à épiaison par rapport à etincel, sa sensibilité aux maladies est faible. Elle est moyennement sensible à la verse. Son PS est moyen mais sa teneur en protéines est bonne.
Yves Pousset, Arvalis - Institut du végétal