Récoltes céréalières : retour à une année normale
FranceAgriMer a présenté le 13 juillet un panorama de la campagne céréalière française 2021-2022. Dix millions de tonnes de céréales à paille en plus que l’an passé seraient produites cet été. Quasiment la moitié de la récolte 2021 serait exportée.

FranceAgriMer et le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture ont rendu publiques leurs premières prévisions pour la campagne céréalière 2021-2022. Comme les conditions de cultures ont été globalement favorables ces dernières semaines, ces prévisions sont nettement meilleures que l’an passé à pareille époque. Pourtant, aucun record de production ne sera battu. La France produirait 53 millions de tonnes (Mt) de céréales, soit 10 Mt de plus que l’an passé. Plus de blé tendre et de blé dur seront récoltés cet été et moins d’orge. Sur les 7,6 millions d’hectares (M ha) de céréales à paille cultivés, les 4,9 M ha de blé tendre produiront 37,1 Mt de grains, soit 8 Mt de plus que l’an passé. Ces 8 Mt équivalent à la moitié de la hausse de la production mondiale de blé (792 Mt ; + 16 Mt selon l’USDA).
Productions rééquilibrées
Des rendements estimés à 75,1 quintaux par hectare (q/ha) (+ 6,5 q/ha sur un an) et une superficie supérieure de 700 000 ha permettent ce net redressement. La récolte de blé serait même supérieure de 11 % à la moyenne des cinq dernières années. La moitié de la récolte collectée (34 Mt) serait exportée. La France serait alors en mesure d’expédier 10,5 Mt de blé hors de l’Union européenne (+ 3 Mt sur un an) et 7,3 Mt à ses voisins européens (+ 1,3 Mt). Selon FranceAgriMer, 15,3 Mt de blé seraient consommées en France dont 5,4 Mt pour fabriquer des aliments pour animaux (+ 0,9 Mt). Ce regain d’intérêt pour le blé s’explique par la moindre disponibilité en orge et par le différentiel de compétitivité de la céréale par rapport au maïs. Les quantités de blé destinées à l’alimentation humaine resteraient stables (8,64 Mt). Enfin, la bonne récolte permettrait à la France de reconstituer ses stocks (3,7 Mt ; +1 Mt). À moins que de nouvelles opportunités à l’export ne se présentent. Une hausse attendue des rendements en orge (65 q/ha ; + 13 q/ha sur un an) permet d’espérer une production de 11,3 Mt cet été (+ 800 000 t sur un an). 1,2 Mt serait réservée à la fabrication d’aliments (- 200 000 t sur un an) et 7,2 Mt seraient exportées. L’engouement pour l’orge française ne devrait pas se démentir au cours des douze prochains mois car moins d’orge sera produite cette année dans le monde (153 Mt ; - 4 Mt sur un an). Notre pays exporterait ainsi 2,5 Mt de grains vers l’Union européenne et 3,3 Mt vers les pays tiers. Par ailleurs, l’équivalent de 1,4 Mt d’orge de brasserie serait vendue sous forme de malt.
Le blé dur à la fête
Après quatre années de repli, la production de blé dur affiche une nette progression cette année. 1,6 Mt de grains serait moissonnée durant l’été, soit 300 000 t de plus que l’an passé (+ 24,5 %). Mais cette production reste inférieure de 4,5 % à la moyenne des cinq dernières années (2016-2020) et de 500 000 t par rapport à la récolte de 2017-2018. Cette hausse de la production est permise par un regain d’intérêt pour cette culture (288 000 ha ; + 32 000 ha sur un an) et une hausse des rendements (56,4 q/ha ;
+4,4 q/ha sur un an). Comme la consommation française de blé dur resterait quasiment inchangée (550 000 t), 1,1 Mt de grains serait ainsi exportée au sein de l’Union européenne (850 000 t) et vers les pays tiers (250 000 t). Il y a cinq ans, 1,7 Mt de grains avait été vendue car la France avait produit 2,1 Mt de blé dur. La production de triticale de 2021 (1,7 Mt ; + 500 000 t sur un an) concurrencera l’orge fourragère sur le marché de l’alimentation animale. Par ailleurs, 476 000 t d’avoine (+ 86 000 t sur un an) et 139 000 t de seigle (+ 60 000 t sur un an) seront également récoltées.