Région : un plan fruits « ambitieux »

En fruits, Auvergne-Rhône-Alpes occupe la deuxième position au niveau national. Y sont recensés 25 000 hectares de vergers, 7 000 exploitations (pour moitié spécialisées) et maintes entreprises de transformation. Des chiffres donnés par Gilbert Chavas, président du comité stratégique fruits Auvergne-Rhône-Alpes. Mais la production régionale est particulièrement exposée aux aléas climatiques (gel, grêle, fortes pluies, sécheresse) qui mettent des exploitations en difficulté. En plus, les vergers sont vieillissants : la rénovation des plantations est inférieure au seuil minimum de renouvellement (de 7 % par an). Aussi, le plan fruits 2017-2020 du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes est le bienvenu. La vice-présidente de la Région déléguée à l'agriculture,
Emilie Bonnivard, l'a présenté le 17 juillet à la coopérative Lorifruit à Loriol-sur-Drôme, après la visite d'un verger du Gaec des Ventis (famille Fauriel) sur cette même commune.
Rénover, protéger et communiquer
« C'est un plan ambitieux qui se veut à la hauteur des enjeux de la filière fruitière d'Auvergne-Rhône-Alpes », a dit l'élue. Il est le fruit d'« un gros travail de collaboration », dont Claude Aurias - ancien arboriculteur, maire de Loriol et conseiller régional - a été « la cheville ouvrière », a -t-elle précisé.
Ce plan s'articule autour de trois axes. Le premier est destiné à renforcer la compétitivité des exploitations et entreprises. Cela notamment via la rénovation des vergers, qui est une nouveauté par rapport au plan précédent, le Crof (contrat régional d'objectif de filière). Mais aussi des investissements de modernisation, des stratégies innovantes... Et ce, avec une enveloppe budgétaire régionale de 4,56 millions d'euros au total. Doté d'une enveloppe globale à 3,7 millions d'euros, le deuxième axe vise à sécuriser la production face aux aléas climatiques et sanitaires avec des systèmes de protection. Autre nouveauté par rapport au Crof, le renouvellement et le renforcement de ces systèmes sont également aidés. « L'objectif est de garantir un revenu minimal », a indiqué Emilie Bonnivard. Accompagner la rénovation des vergers est « un besoin » et les protéger vergers « une obligation aujourd'hui », a appuyé la présidente de Lorifruit, Katia Sabatier. Enfin, la Région met 300 000 euros sur la promotion et la communication, le troisième axe.
Un co-financement européen
Donc, en tout sur la durée du plan, la Région dédie 8,56 millions d'euros d'aides directes aux producteurs, entreprises, structures professionnelles, soit 3 de plus que le Crof. « Un effort considérable, a noté Emilie Bonnivard. Nous avons souhaité qu'il aille en priorité à l'investissement » (88 % contre 12 % pour le fonctionnement). Ce plan est important pour que les producteurs gardent espoir et puissent envisager leur métier avec plus de sérénité à l'avenir ». Vice-président de la Région également, Nicolas Daragon a espéré que « ce plan à la hauteur apportera du mieux ». A noter encore, ce soutien régional donne accès à un cofinancement européen (Feader*).
Le schéma global de la Région d'aider les investissements « nous va », a dit ce jour-là le président de la chambre d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, Gilbert Gignard. Et l'annonce de ce plan devrait « redonner un peu le moral et de l'espoir aux producteurs ».
Annie Laurie
* Feader : fonds européen agricole pour le développement rural.
Les trois axes du plan fruits /

- rénovation des vergers ;
- transformation à la ferme ;
- conseils et formations ;
- investissements spécifiques ponctuels (logements de saisonniers, hangars collectifs, matériels...).Sécuriser la production face aux aléas climatiques et sanitaires :
- protection contre les aléas climatiques (gel, grêle, vents violents...) et sanitaires (filets anti-insectes) ;
- renouvellement et renforcement des structures de protection existantes.Développer la promotion et la communication :
- aides directes aux producteurs ou entreprises : signalétiques, opérations commerciales, participation à des évènements ;
- aides aux structures professionnelles : promotion collective des fruits d'Auvergne-Rhône-Alpes, du métier, actions touristiques, participation à la marque « La région du goût », animation et suivi du plan.
Réactions / Des professionnels s'expriment sur le plan fruits de la Région et saluent cet accompagnement.Un soutien bienvenu

En parallèle, le CSF a été formalisé le 5 juillet : il est devenu association et s'est élargi à l'Auvergne. « Cela va nous donner un nouveau souffle et de nouveaux moyens pour avancer, des moyens humains et financiers qui se structurent... », a commenté son président.


