Accès au contenu
LA VIE CLAIRE

Régis Pelen : “ plantez sans crainte, on achète ”

Parrain du Salon Planète Appro qui aura lieu les 2 et 3 avril prochains, Régis Pelen, président de La Vie Claire, est une figure symbolique dans le marché de la vente directe en France. À l’âge de
81 ans, il est l’actionnaire majoritaire de la société basée à Montagny (Rhône) depuis 2011.

Régis Pelen : “ plantez sans crainte, on achète ”

Tout d'abord, quelle est l'histoire de La Vie Claire ?
Régis Pelen : « La Vie Claire est née de l'engagement du journaliste humaniste, Henri-Charles Geffroy. Gazé pendant la guerre de 1914, il met au point une méthode d'alimentation strictement végétalienne à base de céréales, de fruits et légumes consommés de préférence crus. Véritable précurseur, en 1946, il crée un journal pour partager sa méthode d'alimentation saine. Les parutions ont un succès fou au point que ses lecteurs lui demandent d'aller plus loin dans sa démarche. Deux ans plus tard, il monte une coopérative et commence à vendre ses produits à Paris, rue Mazarine. Les boutiques s'implantent et se développent dans toute la France, mais en 1979, La Vie Claire dépose le bilan. Reprise par Bernard Tapie puis par le Crédit Lyonnais, je rachète l'entreprise en 1996. Aujourd'hui, je suis actionnaire et président du conseil de surveillance dirigé par une femme, Brigitte Brunel-Marmone. La société compte 303 magasins en France. La Vie Claire est aussi implantée à l'étranger avec trois magasins au Maroc, deux à l'île Maurice, trois au Liban et un au Cambodge. Nous sommes propriétaires de 85 magasins en région Rhône-Alpes et en Île-de-France. Les autres sont franchisés. »

 

Quelle est votre politique d'approvisionnement local à La Vie Claire ?
R. P : « Nous avons choisi les circuits courts pour des raisons économiques et écologiques liées à la production de carbone. Nous nous interdisons d'importer des produits qui voyagent par avion et s'il n'y a pas de label bio (AB), on n'achète pas ! Tous nos produits sont issus de l'agriculture biologique, sauf le non alimentaire qui ne l'est pas à 100 %. Au total, nous comptons 600 producteurs locaux répartis dans tous nos magasins. Nous leur proposons des contrats directs, particulièrement en fruits, légumes et produits laitiers. On leur dit : « Plantez sans crainte, on achète ». C'est une assurance pour eux de pouvoir vendre rapidement leurs produits. Les saisons sont bien sûr respectées. Vous ne trouverez jamais des tomates en hiver à La Vie Claire ! »

Régis Pelen est aujourd’hui président du conseil de surveillance de La Vie Claire.

Comment les finances du groupe se portent-elles ?
R. P : « Depuis mon arrivée à La Vie Claire, le chiffre d'affaires n'a pas cessé d'augmenter. En 2000, nous étions à 9 millions d'euros. Aujourd'hui, nous comptabilisons 161 millions dont 75 % issus de l'agriculture biologique. L'année 2016 a été particulièrement forte en développement. Nous constatons une progression globale de 30 % par rapport à l'année dernière. Les fruits et légumes représentent 10 % à 20 % de notre chiffre d'affaires. Les ventes progressent, signe que les habitudes de nos clients suivent la même évolution. »

 

Justement, qu'est ce que cela représente pour votre clientèle d'acheter local plutôt que des produits en provenance d'Amérique Latine, d'Asie ou encore du Japon présents dans vos rayons ?
R. P : « Notre clientèle est très soucieuse du respect des règles de l'écologie. La production locale est une prérogative importante. Depuis quelques années, je constate qu'il y a une volonté forte de participer à l'économie locale de leur région. Ils souhaitent davantage s'investir et aider les producteurs locaux. Les gammes en provenance de l'étranger attirent également car nos clients sont avant tout à la recherche de pratiques biologiques. On peut dire néanmoins que la production locale fait preuve d'une attention particulière de la part de notre clientèle. »

 

Qu'est ce que cela représente pour vous d'être parrain du salon Planète Appro ?
R. P : « C'est l'équipe de Michel Mercier (ndlr sénateur du Rhône UDI) qui est venue me chercher. Je ne m'y attendais pas spécialement, je suis très content de pouvoir être là. Il est vrai que je suis connu dans le monde de la bio. Ma présence est symbolique. Vous savez, l'âge avance, je suis un peu moins présent dans les affaires de tous les jours mais je n'arrête pas de travailler. J'espère apporter un petit quelque chose à ce Salon pour continuer à faire avancer le marché de la vente bio en France. »

 

Comment voyez-vous l'évolution des circuits de proximité sur le marché français dans les 10 ans à venir ?
R. P : « C'est bien parti pour qu'ils continuent à se développer mais je crains qu'ils restent marginaux. Ce sont des petites productions qu'il faut encourager, tout comme les Amap, les achats à la ferme. Nous sommes des petits distributeurs mais tout de même des distributeurs. Pour cela nous avons besoin que nos producteurs soient en capacité de vendre en quantité. Le marché donne de bons signes et notre démarche est de plus en plus durable. Nous pouvons faire encore mieux. » 

Alison Pelotier

 

 

Les rendez-vous pro de Planète Appro 
Des rencontres courtes auront lieu entre les participants du Salon Planète Appro et les professionnels de l’alimentation, lundi 3 avril au Marché de gros de Corbas.
Producteurs, commerçants, artisans, grossistes, restaurateurs ou encore responsables achats GMS pourront échanger le temps d’un après-midi. Chaque participant pourra choisir l’interlocuteur de son choix. L’objectif de ces brefs entretiens : créer de nouveaux partenariats commerciaux pour développer son activité localement. La première session de rencontre aura lieu à 13 h 30, la deuxième à 15 h 30.
Retrouvez le détail du programme sur www.planete-appro.fr ou contactez les organisateurs au 04 78 19 61 76 - [email protected]