Ressource en eau : priorités aux économies
Lors d’une visite d’installations novatrices pour la recherche de fuite d’eau dans le Nord-Drôme, le préfet, la présidente du Département et le directeur de l’Agence de l’eau RMC ont réaffirmé la nécessité d’un usage sobre et responsable de la ressource.

Jeudi 7 novembre, dans le cadre des premières Assises de l’eau en Drôme, Thierry Devimeux, préfet de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental, et Nicolas Alban, directeur de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, se sont rendus dans les bureaux du syndicat intercommunal des eaux Valloire Galaure (SIEPVG). Objectif : visiter des installations novatrices. Ils ont été accueillis par David Bouvier, président, et Patricia Boidin, maire.
Un rendement de 77 %
Dans un premier temps, le directeur du SIEPVG, Romain Curis, a présenté le syndicat mixte qui réunit vingt communes et s’étend de la vallée de la Valloire à la vallée de la Galaure, un territoire rural dynamique avec de fortes contraintes sur la ressource en eau. En chiffres, c’est 29 000 habitants desservis, 728 km de longueur du réseau avec un rendement de 77 %, 116 litres de consommation moyenne par habitant et par jour, 20 réservoirs et 5 km de canalisations renouvelés par an. Le syndicat travaille également avec un délégataire (Veolia) pour exercer sa compétence.
Mieux repérer les fuites
Le SIEPVG met en place des actions pour une eau de qualité en quantité notamment via un plan d’action annuel de changement de canalisations fuyardes, un îlotage précis afin de découper l’ensemble de son territoire et mieux repérer les fuites des réseaux d’eau potable.
Pour une réduction de la pression sur la ressource d’eau, le SIEPVG s’est doté d’installations novatrices pour la recherche de fuite, notamment de loggers corrélants, appareils d’écoute qui permettent de détecter les fuites presque au centimètre près, d’images satellites et, dans certains cas, le syndicat et son délégataire font appel à des chiens dressés pour reconnaître l’odeur de chlore à plus d’un mètre de profondeur. De plus, est menée une étude sur l’hydrologie régénérative afin de participer à un rechargement actif des nappes. L’objectif pour la réduction des prélèvements est de 300 000 m³ sur l’ensemble des cinq captages du SIEPVG.
Optimiser, stocker
La présidente du Département de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, est revenue sur la réussite des Assises de l’eau co-organisées par la préfecture, l’Agence de l’eau RMC et le conseil départemental. Plus de 200 acteurs ont été réunis depuis plus d’un an et de grandes lignes directrices ont été tracées. Parmi celles-ci, l’optimisation de l’utilisation des ressources en eau et le partage des connaissances pour toujours mieux informer et sensibiliser le grand public comme les collectivités et de poursuivre sur la thématique du stockage de l’eau. « Le Département est prêt à accompagner les projets qui auront été validés dans le cadre des procédures réglementaires et environnementales, en cours ou à venir. » Et de conclure par l’aide aux opérations d’investissement local qui concerne environ 200 projets par an, pour lesquels plus de 5 millions d’euros (M€) de crédits départementaux, en intégrant les opérations de restauration des milieux aquatiques, ont été engagés. « L’eau est un bien trop précieux pour ne pas devoir faire l’objet d’une action concertée, résolue et convergente de tous les acteurs dans le sens de sa préservation durable et d’un partage équitable », a-t-elle déclaré.
À son tour, Nicolas Alban, a présenté le 12e programme d’intervention 2025-2030 de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. C’est un budget de 550 M€ de redevances en 2025, puis entre 627 et 636 M€ par an, 520 M€ d’aides annuelles prévisionnelles et 3,10 M€ d’aides sur six ans pour restaurer le bon état des eaux, reconquérir la biodiversité et s’adapter au changement climatique.
Cinq grands axes
Dans sa prise de parole, le préfet a dressé les cinq grands axes stratégiques de la synthèse concluant les Assises de l’eau : agir sur tous les usages pour consommer moins d’eau ; optimiser l’utilisation des ressources en eau ; agir sur la gouvernance, l’appui technique et financier ; partager les connaissances, informer et sensibiliser les acteurs ; penser ensemble nos territoires de demain. « Cette base doit permettre à chaque acteur de se mobiliser pour agir en faveur de la préservation de l’eau », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « L’État, en coordination avec le conseil départemental et l’Agence de l’eau a affirmé, ce jeudi 7 novembre, la priorité de l’enjeu eau pour le département de la Drôme. L’État met ce sujet au centre de son action que ce soit dans le cadre de ses missions régaliennes ou à travers l’accompagnement des différents partenaires et invite chacun à agir à son niveau pour répondre à l’urgence. »
E. B.
En présence notamment d’élus locaux, le préfet de la Drôme, la présidente du conseil départemental et le directeur de l’Agence de l’eau RMC se sont déplacés au syndicat intercommunal des eaux Valloire Galaure pour une démonstration de détection de fuites d’eau. ©EB_AD26