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Prédation

Restriction sur la louveterie : «  Inacceptable »

La décision de la préfète coordonnatrice du Plan national loup de limiter l’intervention de la louveterie aux seules exploitations ayant subi au moins deux prédations en quatre mois provoque une levée de boucliers dans le monde agricole.

Restriction sur la louveterie : «  Inacceptable »
©préfecture26
En réduisant drastiquement la capacité d’intervention des louvetiers, l’État « donne au loup les clés de la bergerie », accusent les syndicats.

La tension ne retombe pas autour du dossier loup. Alors que la montée en estive bat son plein, plusieurs syndicats agricoles - FNSEA, JA, FNO, FNB, FNPL, FNC, FNEC - fustigent une décision jugée « inacceptable » : restreindre l’intervention des louvetiers uniquement aux exploitations ayant subi deux attaques ou plus dans les quatre derniers mois. Une mesure qualifiée de « sentence de trop » pour les éleveurs de zones pastorales, déjà en première ligne face à l’augmentation des prédations.

Un droit à la défense remis en question

Pour les organisations syndicales, cette nouvelle contrainte prive les éleveurs d’un levier crucial pour protéger leurs troupeaux. « Cela revient à retirer aux éleveurs leur droit à se défendre, alors même que les attaques se multiplient dans les zones d'estive », dénoncent-elles. Un constat d’autant plus amer que, selon les données des services de l’État, 75 % des tirs de défense sont réalisés par la louveterie.

En réduisant drastiquement la capacité d’intervention des louvetiers, l’État « donne au loup les clés de la bergerie », accusent les syndicats. Ils alertent sur une explosion du nombre de victimes dans les élevages et sur le sentiment d’abandon ressenti par les professionnels.

Autre point de crispation : le quota annuel de prélèvements de loups, actuellement fixé à 19 %. Les syndicats rappellent qu’un mécanisme permettrait d’activer un quota additionnel de 2 % en cas de forte pression de prédation. « Nous demandons depuis des mois à ce que ce levier soit utilisé. Il doit l’être dès 2025 », insistent-ils, soulignant l’urgence de mesures concrètes.

Une décision à contre-courant

Alors que la Commission européenne a récemment exprimé sa volonté d’assouplir le régime de protection du loup, cette décision préfectorale apparaît comme un non-sens. « À l’heure où l’Europe revoit sa position, la France fait le choix inverse : celui de l’inaction », résument les représentants agricoles.

Les syndicats réclament « le retrait immédiat » des consignes préfectorales et demandent que la louveterie puisse intervenir librement dès qu’un troupeau est menacé. « C’est une condition humaine et morale indispensable pour soutenir les éleveurs dans l’épreuve qu’ils subissent », concluent-ils.

C.L.

(*) FNB (bovins), FNO (ovins), FNPL (lait), FNEC (chèvres)