Le blanc manteau qui recouvrait les Baronnies en cette matinée du mercredi 9 novembre n'a pas découragé la douzaine de producteurs maraîchers du sud de la Drôme à venir visiter l'exploitation d'Arnaud Chapron, au quartier Les Tuilières de la commune des Pilles. A coté du maître des lieux, ils étaient accueillis par François Arnaud-Miramont, responsable marketing et innovation, et Laurent Quadrio, responsable d'équipe grandes culture-ppam-légumes, à la ‎chambre d'agriculture de la Drôme. Ce dernier a commencé par dresser le tableau d'une filière qui attire de plus en plus de porteurs de projet, jeunes désirant s'installer ou agriculteurs en reconversion, qui souhaitent tirer rapidement un revenu avec un faible investissement de départ. « L'expérience montre que trop de gens se lancent dans une telle aventure sans respecter un minimum de conditions et de préparations incontournables à l'installation sur de petites surfaces... » L'objectif de cette journée était précisément de lister ces « incontournables » à respecter en s'appuyant sur l'expérience menée par Arnaud Chapron aux Pilles.
La Huerta Bonheur est une petite exploitation familiale maraîchère mise en place en janvier 2015 par Arnaud Chapron avec le soutien de la DJA (dotation jeune agriculteur), d'abord en tant que cotisant solidaire puis, depuis janvier 2016, à titre principal. Arnaud y travaille aujourd'hui à plein temps avec sa compagne, Alice, comme conjointe collaboratrice, et deux stagiaires en saison.

Une installation exemplaire

Sur une superficie totale de 1,1 hectare, la surface cultivée est de 4 000 mètres carrés d'une production maraîchère diversifiée avec fruits, travaillée entièrement en bio. La production est répartie sur huit jardins, chacun d'entre eux étant divisés en neuf planches. Les premières plantations débutent mi-février, les dernières mi-novembre. La commercialisation d'avril à mi-novembre est réalisée sur les marchés locaux (60 %), un magasin de producteurs (20 %) et la vente en paniers (20 %) pour un chiffre d'affaires qui devrait atteindre à terme (d'ici trois à quatre ans) les 45 000 euros.

Les points clés de la réussite

Parmi les atouts réunis par Arnaud et Alice qui sont garants de leur réussite, Laurent Quadrio énumère tout d'abord la formation et l'expérience : « Alice a un diplôme d'ingénieur agricole et Arnaud a eu deux années d'expérience salariée dans une importante ferme maraîchère. Le choix d'une terre adaptée au maraîchage (terre limoneuse aux Pilles) et l'accès à l'irrigation (disponible dans la vallée de l'Eygues) sont également essentiels. Il convient également d'avoir un investissement minimum pour l'achat des terres et du petit matériel. » Et de préciser encore que les démarches nécessaires à l'obtention de la DJA amène à avoir une réflexion sur l'organisation de l'exploitation sur plusieurs années et à préparer un prévisionnel de développement économique. Enfin, pour l'organisation du circuit de commercialisation et la maîtrise des techniques agronomiques adaptées au fonctionnement des plantes, il est crucial d'avoir accès aux conseils techniques proposés par la chambre d'agriculture à travers le groupement des maraîchers Isère et Drôme (GMID).
Alain Bosmans

Le GMID en appui aux maraîchers drômois

Il y a plus de 25 ans sous l'impulsion des producteurs isérois, le groupement de développement maraîcher de l'Isère (GDMI) a vu le jour. Ceci, afin de créer des liens entre maraîchers et d'assurer un appui technique pertinent et indépendant de toute opération commerciale. En janvier 2016, le GDMI est devenu le GMID (groupement des maraîchers Isère et Drôme). Il s'est ouvert aux maraîchers drômois. Fort d’une trentaine de maraîchers des deux départements, placé sous la responsabilité de Laurent Quadrio, il fournit un ensemble de services à ses adhérents :
- appui technique individuel (visites sur l'exploitation, permanence téléphonique…) avec compte-rendu écrit ;
- rencontres collectives (bout de champ, visites techniques…) ;
- documentation technique élaborée régionalement : guides variétal et phytosanitaire, bulletin d'information mensuel Brassica, comptes-rendus d'essais de la Serail (station régionale d'expérimentation en légumes), « Note Bio » (bulletin de conseils en maraîchage AB, bulletins de conseils phytosanitaires (sur abonnement).
Conseillère maraîchage à la chambre d’agriculture, Claire Jaoul était, jusqu’à sa récente mutation, chargée de cette coordination auprès des adhérents des deux départements. Elle sera remplacée à compter du 1er janvier 2017 par Christel Robert. En attendant qu’elle communique ses coordonnés aux intéressés, le contact est à établir avec Laurent Quadrio au 06 22 42 53 94.