Révision des ZNT : 200 000 ha potentiellement impactés en Drôme

L'abrogation de l'arrêté du 12 septembre 2006 régissant l'utilisation des produits phytosanitaires en France continue d'alarmer la profession agricole. Les membres du Conseil de l'agriculture départementale (FDSEA, JA, chambre d'agriculture, Crédit Agricole, MSA, Groupama, CerFrance et Safer) ont saisi les parlementaires drômois pour leur expliquer l'impact de la révision des zones de non traitement (ZNT). « Les nouvelles règles proposées par les ministères de l'Agriculture, de l'Environnement et de la Santé n'ont pas été demandées par l'Union Européenne, ont indiqué les membres du Cad. Or ces règles prévoient l'extension des zones de non traitement le long des fossés et des zones non cultivées adjacentes Elles instaurent des distances de "non traitement" bien supérieures à celle existante actuellement et introduisent de la complexité quant à la détermination de la largeur des zones non traitées. Elles remettent également en cause des matériels "antidérives" actuellement homologués qui permettent de réduire la dérive des produits phytosanitaires. Elles prévoient aussi la mise en place de dispositifs végétalisés permanents"
"Compte tenu de l'habitat diffus et du parcellaire très morcelé de la surface agricole utile de la Drôme, ajoutent les membres du Cad, nous sommes particulièrement inquiets de cette nouvelle surenchère normative. Sa mise en œuvre réduirait de façon drastique les 200 000 hectares de terres cultivables drômoises et remettrait en cause l'activité de toutes les exploitations agricoles du territoire et, notamment, de plus de 2 800 employeurs qui aujourd'hui génèrent près de 40 000 emplois salariés ! Elle donnerait un coup de frein supplémentaire à l'installation de nouveaux agriculteurs." Les membres du Cad ont demandé aux parlementaires drômois d'agir pour que soit conservé l'équilibre du texte de 2006.
De son côté, en réponse aux questions des députés Joël Giraud (radical de gauche) et Bérangère Poletti (LR), le ministre de l'Agriculture a répondu ceci : « Il faut qu'on soit capable de coordonner l'ensemble des dispositifs et de le faire dans le souci de respecter l'environnement, la santé de nos concitoyens et en même temps le travail des agriculteurs ». D'après le ministère de l'Agriculture, le projet d'arrêté « sera mis à disposition du public sur internet d'ici la fin octobre ».