SA Huot Fruits : la passion du fruit

A Gervans, la SA Huot Fruits conditionne et commercialise des fruits de la vallée du Rhône depuis 1960. Ancrée dans le paysage agricole local, cette entreprise familiale est aujourd'hui dirigée par les deux sœurs jumelles du fondateur, Claudine et Régine, et Dominique Arlaud, époux de cette dernière. Devenue « Les Jumelles - Huot Fruit », l'établissement achète cerises, abricots, châtaignes et noix à des producteurs drômois, ardéchois, isérois, ainsi que gardois. Une fois conditionnés, ils sont principalement expédiés en France (50 % du volume), Allemagne et pays scandinaves. Des noix vont même jusqu'au Moyen-Orient. Les clients de l'entreprise sont exclusivement des groupes de la grande distribution.
Le poids des normes
Au fil des années, l'entreprise s'est développée et modernisée. Des aides européennes provenant du Feader(1) ont permis d'investir dans une nouvelle ligne de conditionnement pour les noix et les châtaignes. « Nous sommes très concurrencés aujourd'hui. Et c'est de plus en plus dur de garder sa place, a expliqué Dominique Arlaud, lors d'une visite effectuée par Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental, le 15 novembre. Cette dernière a salué « un talent de la Drôme » et mis en avant le poids du secteur agricole dans l'économie drômoise. Elle a aussi évoqué certaines problématiques : dispositifs TODE(2), ZDS(3). Si celles-ci ne touchent pas l'entreprise Huot Fruits, Dominique Arlaud a, lui, évoqué le poids des normes, qui crée des « concurrences déloyales » tant en France qu'au sein de l'Union européenne. Un autre souci concerne les exigences de certains de ses clients. « Désormais, avec le regroupement des centrales d'achat, prédominent de gros acteurs qui demandent un camion d'une variété précise et d'un calibre précis, a-t-il fait remarquer. C'est une réalité à laquelle il faut savoir faire face. »
« Etre à la pointe »
Des idées, les trois dirigeants et leur équipe n'en manquent pas. A titre d'exemple, des châtaignes moelleuses sont désormais commercialisées en « doypack » (sachet souple tenant debout). Et des « shaker » (gobelet avec couvercle) sont utilisés pour la vente de cerises. « On a toujours voulu être à la pointe de ce que demandent nos clients », a confié Dominique Arlaud. Prochainement, l'entreprise va se diversifier dans l'amande car « c'est un produit de plus en plus prisé par les consommateurs. Et nous avons déjà les lignes de calibrage, de séchage ainsi que les outils d'emballage. »
Interrogé par la présidente du Département sur le bio, « ce n'est pas évident pour tous les producteurs de s'engager dans ce mode de production compte tenu des dégâts de ravageurs, a estimé le chef d'entreprise. Cependant, il faudrait les encourager davantage car les modes de consommation évoluent. » Dominique Arlaud s'inquiète aussi du renouvellement des générations en agriculture, constatant la faiblesse des effectifs d'élèves dans les formations agricoles. « Pour inciter, il faut motiver », a-t-il encore dit. De la motivation, tout comme de l'optimisme, les dirigeants de cette entreprise semblent ne pas en manquer.
Christophe Ledoux
(1) Feader : fonds européen agricole pour le développement rural.
(2) TODE : travailleurs occasionnels - demandeurs d'emploi.
(3) ZDS : zone défavorisée simple.
SA Paul Huot /
Chiffres clefs
Tonnages moyens expédiés par an : 3 000 t d'abricots ; 700 t de cerises ; 450 t de châtaignes ; 1 800 t de noix.45 variétés de fruits.
12 centrales d'achat françaises approvisionnées.
Export vers 15 destinations internationales.
Chiffre d'affaires : 8 à 9 millions d'euros.
Station de conditionnement de 2 000 m2, calibreuse 6 lignes, surface frigorifique de 1 500 m2, hall de départ réfrigéré, chargement sans rupture de froid.
9 salariés permanents et 70 à 100 saisonniers.