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Du 16 au 18 octobre à Avignon

Salon Med'Agri : « Communiquer positivement sur nos atouts méditerranéens »

André Bernard, président de la chambre d’agriculture de Vaucluse, a beaucoup œuvré pour la mise en place de Med’Agri. Il incite vivement les agriculteurs à se rendre à la première édition de ce salon professionnel.

Salon Med'Agri : « Communiquer positivement sur nos atouts méditerranéens »

Comme s'annonce ce premier salon Med'Agri ?
André Bernard : « Sous les meilleurs auspices ! L'engagement de nombreux exposants, partenaires, le volet Tech&Bio sans compter les nombreuses conférences thématiques programmées et la venue de personnalités place le salon Med'Agri en orbite ! Cette manifestation est indispensable pour mettre notre agriculture méditerranéenne sous les feux de la rampe au niveau national et européen. On pourra y échanger, se former, s'informer... Bref, tout sera fait pour mettre en avant les métiers de l'agriculture et du secteur agricole. Avec Med'Agri, la profession agricole lance un message important : notre activité génère énormément d'emploi, des emplois en perpétuelle évolution et à la pointe de l'innovation. On est loin de la fourche et de la pioche qu'on voudrait bien continuer à nous coller sur le dos. Nos métiers sont modernes et en évolution. »

À qui voulez-vous faire passer ce message et les autres ?
A. B. : « Cette agriculture méditerranéenne est engagée dans des démarches de qualité, une majorité des productions sont sous signes officiels (Siqo*). Et notre gestion historique et exemplaire de la ressource en eau, les nombreux travaux d'optimisation de l'irrigation font de la région Paca un laboratoire de l'adaptation au changement climatique. Soyons en conscients ! C'est un message qui doit être porté à l'attention des consommateurs et ce salon sera un mégaphone pour le leur dire. Mais nous voulons aussi nous adresser à nos instances nationales et européennes, en leur rappelant que nos productions sont typées et particulières : fruits et légumes, viti, ppam, riz, pépinières, élevage transhumant... Nous voulons que Med'Agri soit une caisse de résonance, une vitrine, pour être en capacité de faire passer ce message à Paris et à Bruxelles. La venue de deux députés européens, jeudi (Éric Andrieu et Michel Dantin, ndlr), est une première victoire. »

Un salon n'est réussi que s'il a des visiteurs. Quel message portez-vous aux agriculteurs de la région ?
A. B. : « Je n'en ai qu'un : " Venez à Med'Agri". D'abord pour voir ce que, tous ensemble, organisateurs, partenaires et exposants, nous avons réussi à rassembler pour montrer que, oui, l'innovation est notre poumon, que les pistes sont là, même si cela ne va jamais assez vite quand on est face à une impasse. »

Certes, mais le moral des troupes n'est pas au beau fixe entre les aléas climatiques, la concurrence sur les marchés, la suppression du TODE...
A. B. : « Je suis parfaitement conscient des difficultés qui sont les nôtres aujourd'hui : nous souffrons des conditions climatiques qui posent d'énormes problèmes de production, phytosanitaires aussi. Et cela dans une période où le gouvernement remet en cause des avantages pour lesquels nous devons impérativement trouver des solutions. Mais, malgré cela, je dis : "Faites l'effort de venir". Il faut montrer au gouvernement et à l'opinion publique que nous ne sommes pas abattus et que l'on veut regagner des parts de marchés. C'est notre message. Et pour être audible, nous avons besoin d'avoir tout le monde à nos côtés. Ce n'est pas un salon pour se faire plaisir. C'est une manifestation. C'est mettre notre agriculture et notre région au même niveau que d'autres grands rendez-vous agricoles qui font la une des médias nationaux : le Space à Rennes, la Foire de Châlon, Open Agri Food, le Sival à Angers, Tech&Bio à Valence, le Sitevi à Montpellier... Med'Agri est une manifestation professionnelle pour communiquer sur notre agriculture. Sans communication, tu n'existes plus. Or nous avons de nombreux atouts à faire valoir. »

André Bernard, président de la chambre d’agriculture de Vaucluse. © M Sagnes

Lesquels ?
A. B. : « La diversité de nos productions, l'innovation qui fourmille dans la filière et dans nos entreprises, à l'image du concours porté par Terralia, la recherche avec les stations d'expérimentation, le réseau des chambres d'agriculture qui œuvre, et bien entendu les entreprises qui jalonnent notre territoire et les agriculteurs qui le façonnent. On doit montrer, démontrer, faire savoir. Encore une fois, je ne nie pas les difficultés. Mais nous avons des projets et nous avançons. Il faut éclairer ce qui est fait ici pour attirer des moyens, des cerveaux, des bras et une attention politique. »

En résumé, Med'Agri, c'est...
A. B. : « C'est une manifestation professionnelle, positive, résolument tournée vers l'avenir et l'innovation. Nous ne sommes pas condamnés : on innove, on se forme. Le monde a toujours changé et continuera à se transformer. Aujourd'hui, nous sommes face à deux défis : tout d'abord, répondre aux attentes sociétales ; ensuite, le faire dans un contexte de changement climatique. Une partie des solutions à mettre en place sera sur le salon. Alors, encore une fois, venez ! Je suis pleinement conscient de la situation de notre agriculture méditerranéenne mais nous devons nous mettre en avant pour montrer une vision positive de l'agriculture. Nous devons être capables de communiquer positivement. Je remercie d'ores et déjà l'ensemble des partenaires et exposants de s'être engagés dans ce projet et je vous attends tous à Med'Agri. » 

Propos recueillis par Céline Zambujo
*Siqo : signes d'identification de l'origine et de la qualité