Sanguines : Lorifruit recrute de nouveaux producteurs

Cela fait désormais trente ans que l'éditeur de variétés fruitières Star Fruits Diffusion, dont le siège est implanté dans le Vaucluse, a lancé la nectarine sanguine sous la marque « Nectavigne® ». Un choix faisant suite aux travaux d'hybridation de René Monteux-Caillet, qui eut l'idée de croiser une pêche de vigne avec une nectarine à chair blanche. En 2015, une nouvelle étape était franchie avec la création de son pendant en pêche : ainsi naquit la marque « PêcheVigne® ». Deux segments qui s'inscrivent dans une démarche baptisée « Les Sanguines® ».
Des vergers dans la Drôme
Aujourd'hui, le verger de Nectavigne® compte une centaine d'hectares (60 producteurs). Celui de pêche de vigne compte pour sa part 40 ha (30 producteurs). Des plantations continuent d'être réalisées. Il faut dire que le potentiel global de production doit atteindre 2 200 tonnes d'ici cinq ans. Dans le même temps, un travail d'hybridation et d'évaluation variétale reste mené par la société AC Fruit. C'est elle qui crée et sélectionne les différentes variétés : elles sont à l'heure actuelle une trentaine sur le marché.
Pour 2018, le potentiel global est estimé à 1 500 tonnes. Une production qui sera commercialisée en grandes et moyennes surfaces (une part s'élevant à 70 % à l'heure actuelle) et dans les circuits traditionnels. Cette année, l'entreprise familiale Racamier rejoint le groupe de distributeurs agréés, aux côtés de Sicodis (qui vend les fruits de Sicoly dans les monts du Lyonnais) et de Fruits-Union (ceux de la coopérative drômoise Lorifruit).
De la technicité
Jérôme Dorier, installé à Saulce-sur-Rhône, fait partie des producteurs de Sanguines® (10 ha). « Le groupe de producteurs m'a bien plu, et en particulier les échanges d'un point de vue technique », explique-t-il. Avant de poursuivre : « Il y a la taille, l'éclaircissage - l'arbre ayant besoin de soleil -, ainsi que la cueillette qui va nécessiter plusieurs passages. Les nouveaux cueilleurs sont sensibilisés chaque année ». En effet, les fruits situés dans le tiers supérieur de l'arbre seront tout d'abord récoltés. Avant le second tiers, puis le dernier... Pour autant, malgré le travail à réaliser, l'exploitant reconnaît que cette production reste un débouché intéressant qui permet de gagner de la valeur.
L'EARL Chareyre, à Loriol-sur-Drôme, cultive elle-aussi des sanguines (environ 20 ha au total). À vrai dire, la pêche de vigne est même une production historique. Mais en raison d'une faible demande, des arbres avaient du être arrachés par le passé. C'est donc tout naturellement que l'exploitation s'est engagée dans la démarche. « Nous avons aussi planté de la nectarine afin de pouvoir proposer les deux produits », précise Linda Fauriel. Laquelle ajoute qu'il y a bien un gain financier, même si les heures de travail sont bien plus nombreuses qu'un produit classique.
Opération communication sur le terrain
Aujourd'hui, Lorifruit compte 32 hectares de nectarines sanguines. Depuis deux ans, des pêches sanguines sont également développées en parallèle. La coopérative est par ailleurs à la recherche de futurs planteurs pour développer la nectarine, quitte à accueillir de nouveaux adhérents. Elle ambitionne ainsi de planter dix nouveaux hectares en 2018 et autant en 2019.
Afin d'accroître la notoriété de ces fruits, mais aussi en faire un produit d'appel, Star Fruits Diffusion avait invité le 7 juillet dernier quatre blogueurs culinaires dans la Drôme. Lesquels se sont tout d'abord rendus dans un verger afin de se voir présenter les fruits et leurs caractéristiques ; les producteurs n'ont également pas manqué de revenir sur le travail réalisé tout au long de l'année. On retiendra ainsi que l'aspect du fruit - rustique - n'est pas la priorité des arboriculteurs. En revanche, ils restent concentrés sur le taux de fermeté ainsi que les qualités gustatives. On retiendra ainsi que la nectarine sanguine est dotée d'un goût très aromatique (vers les fruits rouges, la groseille et le cassis), d'un goût sucré et un peu acidulé. On peut également noter sa texture fondante ainsi que sa jutosité.
De quoi donner des idées. Dorian Nieto est blogueur culinaire en région parisienne. Ce jour-là, il a découvert un produit qu'il ne connaissait pas du tout. Mais depuis, il imagine volontiers cette nectarine avec du canard, une glace ou encore un crumble. Installée près de Bordeaux, Nathalie Boisse pensait elle aussi au crumble. Ou à une salade de fruits toute simple... Leurs recettes seront disponibles dans les prochains jours sur leurs sites internet respectifs ainsi que le site www.les-sanguines.com.
A. T.