Savourez une journée à la ferme parmi les autruches

Au sein du Gaec de l'Ozon à Livron, Marie-Christine et Pascal Grussenmeyer élèvent des autruches en plein air pour la viande (120 à 140 têtes par an) et la reproduction. Ils ont 25 reproducteurs. Sur les 200 à 250 autruchons qui naissent annuellement, 60 à 80 sont vendus à d'autres éleveurs.
En France, ne sont élevées pratiquement que des autruches de souche « cou noir ». Marie-Christine et Pascal, eux, en ont croisé avec des « cous bleus » pour un meilleur rapport poids-fécondité. Ces animaux sont élevés dans sept hectares de parcs. Afin de ne pas attirer les migrateurs, mangeoires (avec alimentation automatique) et abreuvoirs (à niveau constant) sont installés dans des bâtiments de type tunnel ( 14 de 60 m²). Les autruches sont nourries avec de la luzerne déshydratée de provenance locale (recettes élaborées avec une nutritionniste animalière et fabriquées par un assembleur à Chabrillan). « Elle coûte 25 % plus cher que celle importée du Brésil mais nous avons fait le choix de limiter notre impact carbone », confie l'éleveur. Côté soutien, « la filière n'est pas organisée, fait-il remarquer. Nous n'avons reçu aucune aide, ni financière, ni technique ».
Le seul élevage du Sud-Est
« La France compte 32 éleveurs d'autruches et cinq naisseurs officiels, précise Pascal. Dans le Sud-Est, à présent, nous sommes les seuls. En dix ans, huit élevages ont arrêté et n'ont pas été repris ; les contraintes administratives sont trop lourdes. » L'autruche étant classée « animal sauvage dangereux », son élevage est soumis à l'obtention d'un certificat de capacité et d'ouverture d'établissement. Une capacité « relativement difficile à obtenir, avec trois ans de stages cumulés en élevages dangereux plus l'écriture et la soutenance d'une thèse sur l'autruche ». En termes d'équipements, cela oblige à avoir des doubles clôtures de deux mètres de haut autour des parcs, des poteaux et portails normalisés... Pascal signale une autre contrainte :« Notre élevage est constamment en biosécurité aviaire ».
Viande, charcuteries, œufs
Marie-Christine et Pascal abattent leurs autruches à l'âge de 12 à 14 mois. Ils le font à l'abattoir de Die, où sont aussi découpées les carcasses avec l'aide d'un boucher tâcheron. « L'autruche ayant des os pleins et beaucoup de viscères, le rendement en viande est relativement faible : autour de 30 kilos sur 110 à 120 kilos de poids total, précise Pascal. Nous faisons aussi nous-mêmes la transformation, dans l'atelier de Vincent Didier à Vaunaveys-la-Rochette. »
La Ferme de l'autruche drômoise commercialise sur place, sur son site internet et dans des magasins de producteurs. Elle propose sa viande sous forme de rôtis, pavés, steaks, sautés, séchée, en terrines (pur autruche), rillettes, mousses de foie, saucissons, saucisses à griller, plats cuisinés en bocaux… Les œufs, eux, sont principalement destinés à la production d'autruchons. Il en est cependant vendu pour la consommation (surtout à des particuliers) en début et fin de saison, périodes où le taux de fécondité est aléatoire.
Plumes, cuir
Les plumes trouvent preneurs auprès de cabarets, clubs de danse, de carnaval, particuliers. Avec, sont également fabriqués des plumeaux. Des coquilles d'œufs clairs (vidées et nettoyées) sont aussi en vente (à l'état brut ou peintes) pour la décoration. Avec le cuir (épais, solide et souple) et après tannage (un seul prestataire en France), un maroquinier confectionne sacs à main, portefeuilles, porte-monnaies, porte-clés, ceintures, bracelets. Ces produits dérivés sont en vente dans le magasin de la ferme et sur son site internet.
Le Gaec de l'Ozon a d'autres animaux : un lama, deux ânes, un poney et des moutons d'ouessant qui entretiennent les passages entre les clôtures des parcs à autruches. S'ajoute 0,50 hectare de kiwis (fruits vendus frais et en nectar). L'exploitation adhère au réseau Bienvenue à la ferme dans les catégories « produits fermiers » et « camping à la ferme » (deux roulottes gîtes). Cette année, elle a été choisie pour accueillir l'évènementiel « Savourez une journée à la ferme » ce dimanche 24 septembre. A cette occasion, l'on pourra découvrir son élevage (visites guidées), déguster de la viande d'autruche (au déjeuner) et des crêpes faites avec ses œufs.
Annie Laurie
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Anniversaire / « Savourez une journée à la ferme » est né voici dix ans. Aujourd'hui, cet évènementiel du réseau Bienvenue à la ferme en Drôme est bien calé. « Savourez une journée à la ferme », dix ans déjà


Dimanche 24 septembre /
Au menu de « Savourez une journée à la ferme »
Lieu : Ferme de l'autruche drômoise, 1120 chemin des Bruyères, à Livron.
Au programme :
11 h : démonstration de cuisine avec le chef Thierry Chalancon (restaurant L'oiseau sur sa branche) avec des produits des adhérents de Bienvenue à la ferme en Drôme.
11 h 45 et 15 h : atelier « distiller de la lavande » avec la distillerie des Quatre vallées (45 mn).
12 h 30-13 h 30 : service déjeuner fermier*.
12 h 30-14 h : concert ambiance Louisiane.
14 h et 17 h : atelier « découverte des plantes aromatiques » avec la Ferme de Genas.
14 h 30 : démonstration de danses country.
15 h 30 : démonstration culinaire avec Michel Rey, pâtissier.
11 h, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h : départs pour la visite guidée de l'élevage d'autruches.
De 10 à 18 h : marché gourmand, dégustations, exposition de tracteurs et vieux outils agricoles (association Les amis du patrimoine étoilien et de la ruralité), activités pour enfants, tombola, animations musicales…
*Menu à 18 euros (9 pour les moins de 10 ans) ; tickets en vente au point accueil.