Sefra : des champs d’expérimentation diversifiés et complémentaires
Le 16 février, la station d’expérimentation fruits Auvergne-Rhône-Alpes (Sefra) à Étoile-sur-Rhône a ouvert ses portes pour une présentation des essais menés sur son site en production fruitière. Cette journée s’insérait également dans le programme du congrès de la FNPF.
Neuf ateliers étaient proposés aux visiteurs le 16 février à l’occasion de la journée technique de la Sefra à Étoile-sur-Rhône. Arboriculteurs de la Drôme et des départements voisins, techniciens et partenaires de la filière ont pu découvrir les expérimentations en cours sur la station. Cette journée s’insérait également dans le programme du congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) qui se déroulait en Drôme les 16 et 17 février. Ainsi, le matin les congressistes ont été guidés par Sophie Stevenin, directrice de la Sefra, pour découvrir les travaux menés sur le site. La visite a eu lieu sous une pluie continue mais elle a tout de même permis aux arboriculteurs, venus pour certains d’autres régions, d’apprécier la diversité des problématiques étudiées à la Sefra, au service des performances technico-économiques des exploitations.
La génétique pour identifier les variétés tolérantes
Parmi les travaux présentés ce jour-là, on notera ceux conduits sur la sensibilité des vergers de pêchers aux bioagresseurs. « La Sefra travaille depuis plusieurs années sur ces questions. Des résultats concrets sont issus de ces études », a rappelé Yannick Montrognon, chargé d’expérimentation. Il a notamment pris pour exemple le verger sans traitements mis en place pour connaître la sensibilité des nouvelles variétés de pêches à la cloque. Dix-huit variétés ont été suivies de 2019 à 2021. La Sefra a ainsi pu établir un tableau les classant vis-à-vis de leur sensibilité à cette maladie. « Cela nous permet notamment d’identifier les variétés les plus intéressantes en agriculture biologique mais aussi dans une optique de réduction des traitements », a souligné le chargé d’expérimentation. Pour accélérer l’acquisition de connaissances, il a expliqué qu’un travail a débuté en 2021 sur l’identification de marqueurs génétiques en collaboration avec l’Inrae1, l’AOP2 pêches et abricots de France et AC Fruits3. D’autres travaux sur ces marqueurs génétiques sont également menés pour identifier des variétés tolérantes au xanthomonas. Ces travaux ont notamment abouti à la création d’un calendrier de variétés conseillées en zones à forte pression xanthomonas, a rappelé le chargé d’expérimentation de la Sefra.
Amandiers, grenadiers, pistachiers en agroforesterie
Autre volet des nombreux travaux conduits sur le site d’Étoile-sur-Rhône : celui sur l’agroforesterie associant des espèces fruitières. Aline Buffat et Clément Bardon, en charge de la plateforme TAB4 à la chambre d’agriculture de la Drôme, ont présenté les deux nouveaux systèmes agroforestiers mis en place en 2021. Le premier associe pêchers et amandiers, ainsi que grandes cultures et thym. Le second introduit, aux côtés des abricotiers, des grenadiers, oliviers, pistachiers et châtaigniers. « Ce projet vise à définir un système agroforestier adapté au changement climatique, nécessitant un recours limité à l’irrigation et aux produits phytosanitaires tout en assurant une production viable », a indiqué Aline Buffat. En diversifiant les cultures, l’objectif est de créer un système plus résilient. L’association des différentes espèces pourrait notamment créer un micro-climat, réduisant ainsi l’évapotranspiration et la demande en eau et limitant l’incidence des épisodes de fortes chaleurs. L’idée est aussi de mesurer les effets de ces nouveaux systèmes sur la régulation des bioagresseurs par les auxiliaires, et donc sur la réduction de l’usage de produits phytosanitaires. Autant de nouveaux champs d’expérimentation dont les résultats seront à suivre lors de prochaines journées techniques à la Sefra.
