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Voyage d'étude

Semences : des BTS du Valentin en Andalousie

Ce début avril, des élèves en BTS du lycée agricole du Valentin sont allés découvrir la filière semencière andalouse.
Semences : des BTS du Valentin en Andalousie

Dix-sept étudiants en deuxième année de BTS APV (agronomie et production végétale) au lycée agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence reviennent d'Espagne du sud. Du 1er au 6 avril, un voyage d'étude les a en effet mené d'Almeria à Malaga en passant par Grenade. Un périple agrémenté de quelques visites culturelles (palais de l'Alhambra à Grenade, la maison natale de Pablo Picasso à Malaga...).

Découvrir la filière

Démarré en avril 2018, ce projet visait à développer la connaissance et l'intégration professionnelle dans le secteur des semences à l'international. Et ce, avec des visites pour mieux appréhender la filière de production de semences et ses enjeux en Espagne du sud, ainsi que pour identifier des opportunités professionnelles dans les secteurs recherche, production, développement et commercialisation. Le voyage a d'ailleurs été construit en collaboration avec HM.Clause, partenaire historique du Valentin. Cette société de dimension internationale spécialisée dans la recherche, production et commercialisation de semences potagères et florales a son siège social à Portes-lès-Valence. Et elle a une filiale en Espagne, HM.Clause Iberica. Le lycée a accompagné le projet, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a apporté une aide (40 % du coût) et les élèves ont conduit des actions pour compléter le financement.

Visites chez HM.Clause Iberica

Ces jeunes ont visité le centre de recherche HM.Clause Iberica à Almeria et sa station de production de semences à Malaga. Ils ont rencontré différents acteurs de la filière : de la sélection à la production de consommation en passant par la multiplication des semences et la pépinière.
A Almeria, le directeur du centre de recherche leur a présenté la filière ibérique de HM.Clause. Ils ont rencontré des responsables de la recherche et de la production. Ils ont échangé avec un sélectionneur de melons, un phytopathologiste. Un technicien les a emmenés dans des serres de production de tomates consommation. Et ils ont visité une pépinière produisant des plants de tomate greffés sur tomate.
A Malaga, ils ont vu des cultures de multiplication de semences en plein champ et hors-sol. Ils ont pu observer la pollinisation à la main (par une main-d'œuvre abondante et formée à ces gestes pointus) dans les serres de la station HM.Clause. Ils ont vu son système d'extraction des graines, leur tri et séchage, la station d'épuration des eaux chargées en matière organique du site, dont les boues sont utilisées en compost...

Un séjour dépaysant

De ce voyage, ils retiennent entre autres des cultures et des modes de production très différents des nôtres. Des cultures de mangues, d'avocats ; beaucoup de hors-sol, productions sous serre. Et aussi, des cultures conduites en mode artificiel (du fait de la mauvaise qualité des terres) à Almeria. Trois couches sont superposées, expliquent les étudiants : 40 centimètres de bonne terre (ramenée d'ailleurs) au fond, puis 15 cm de matière organique fraîche (renouvelée tous les trois ans) et, dessus, 15 cm de sable (pour garder l'humidité et empêcher les adventices de pousser). Contrairement à ce qu'ils croyaient avant de partir, ils ont constaté aussi l'existence de cultures « sur de petites surfaces, pas forcément traitées et des mesures sanitaires draconiennes ». Ils ont en outre été surpris par les conditions de production et enjeux très différents entre Almeria (aride, 200 millimètres de pluie par an) et Malaga (climat plus humide, 500 millimètres), pourtant distantes de seulement 200 kilomètres. Le centre de recherche d'Almeria a d'ailleurs acquis une expertise dans les cultures en milieu aride. Et il a réussi à créer des variétés adaptées à la salinité de l'eau.

Des rencontres enrichissantes

La rencontre avec le sélectionneur de melons « illustre bien ce qu'ils apprennent en cours », souligne Fabienne Mollaret, enseignante en biologie et écologie, qui les accompagnait : les tests de recombinaison entre lignées pures pour la création d'hybrides et la rigueur qui s'impose. Ils ont été « très intéressés » aussi par le travail du phytopathologiste, qui vérifie la résistance des jeunes plants aux maladies. Ils ont pris connaissance des liens entre le centre de recherche d'Almeria et le laboratoire de HM.Clause d'Angers pour les tests de marqueurs moléculaires, ainsi que de la complémentarité entre les stations françaises et espagnoles de cette société... Et Fabienne Mollaret d'encore noter : « Le secteur des semences donne beaucoup de possibilités de travailler à l'étranger ».
La restitution de ce voyage a eu lieu le 10 avril au lycée du Valentin. Pour l'occasion, les étudiants avaient réalisé une vidéo et un diaporama sur leur voyage. Ils ont également entrepris de rédiger des articles professionnels et culturels.

Annie Laurie