Semences oléagineuses : la sole atteint un nouveau pic

Alors que les surfaces de colza, tournesol et soja stagnent en France, la multiplication des semences de ces espèces ne cesse de progresser, passant de 22 000 hectares en 2007 à presque 33 000 en 2017. L'Anamso pointe une croissance du secteur de 50 % en dix ans et des prévisions « encore à la hausse avec au moins 38 000 hectares en 2018 ». Une tendance qui s'explique par l'exportation d'une grande partie des semences produites, à hauteur de 70 %, essentiellement vers l'Ukraine et la Russie, deux pays qui représentent un énorme potentiel de 13 millions d'hectares. L'an dernier, le réseau des producteurs de l'Anamso a mis en place 18 021 hectares de tournesol, soit + 33 % par rapport à l'année précédente. Le soja a également connu une forte progression, à 3 955 hectares (+ 21 %). Mais cette année, il stagne à 3 900 hectares « malgré tout le travail réalisé par la filière », déplore l'Anamso. Le colza affiche pour sa part un rebond à 15 400 hectares (+ 45 %) en 2018.
Des alternatives au diquat
Pour accompagner l'augmentation des surfaces, l'Anamso renforce ses moyens humains. Elle reste aussi mobilisée face à la disparition prévue d'une nouvelle molécule, le diquat, utilisé comme herbicide. L'association mène « un programme d'expérimentations qui va permettre de proposer des alternatives et d'apporter des solutions à la problématique de dessiccation pour faciliter la récolte de la semence et en conserver la qualité », indique-
t-elle. Le diquat agit comme un dessiccant lors de la récolte pour stabiliser le taux d'humidité des graines. Présenté comme « la seule molécule efficace », l'herbicide reste sous la menace d'un retrait à une échéance encore « aléatoire », selon l'Anamso. Diverses alternatives sont testées. Elles peuvent être chimiques, via d'autres produits, mécaniques, par des réglages différents des outils lors de la récolte, ou encore sur la chaîne de production, en optimisant le réglage des outils. Concernant les alternatives chimiques, l'association dit avoir mis en place des essais sur le colza, le tournesol et le soja dans le Sud-Ouest avec l'agrochimiste Monsanto, en Vendée avec la coopérative Terre Atlantique et dans le Sud-Est avec la coopérative Dauphinoise. L'approche mécanique a quant à elle permis de tester des barres de coupe spécifiques.