Services de remplacement : des incertitudes sur les soutiens

4 160, tel est le nombre de journées effectuées par les agents des cinq services de remplacement de la Drôme en 2016, soit 9 % de moins qu'en 2015. Ces données, Corinne Escaich, l'animatrice de Service de remplacement Drôme (la fédération départementale), les a communiquées en assemblée générale le 20 mars à Bourg-lès-Valence. Ce sont surtout les journées pour motif de maternité qui ont baissé : 1 016 au lieu de 1 644 l'année précédente (- 38 %). Par contre, celles pour accident ou maladie ont progressé de 94 %, passant de 419 à 811. Et, malgré les crises, celles pour congés n'ont pas trop diminué. Quant au recrutement, « il a été compliqué, pour certains services de remplacement en 2016, de trouver des salariés compétents et qui tiennent dans le temps », a constaté le président de Service de remplacement Drôme, Régis Aubenas.
Une aide à maintenir
Le président a fait part de son inquiétude quant aux financements. Le Département de la Drôme soutient les services de remplacement depuis plus de 40 ans, a-t-il rappelé. Avec la loi NotRe1, qui supprime la clause de compétence générale des conseils départementaux, qu'en sera-t-il cette année ? C'est l'incertitude. Figurait entre autres une aide (40 000 euros en 2016) permettant de réduire le prix des journées de remplacement pour congés, maladie ou accident payé par les adhérents. « Cette aide qui va aux agriculteurs doit être maintenue », a appuyé la présidente de la chambre d'agriculture, Anne-Claire Vial, qui a appelé chacun à porter le message. L'incertitude plane aussi sur le montant de l'enveloppe Casdar2, du fait de la fusion des Régions Auvergne et Rhône-Alpes.
La MSA premier financeur
Aujourd'hui, « la MSA est notre premier financeur, a observé Régis Aubenas. C'est une volonté politique de ses administrateurs ». Il a souligné la qualité des relations avec celle-ci, de même qu'avec la chambre d'agriculture, Groupama et le GDS3, autres partenaires. Service de remplacement Drôme a par ailleurs souhaité développer un autre partenariat avec le Sdis4. Celui-ci vise à faciliter la disponibilité des agriculteurs sapeurs-pompiers volontaires devant suivre des formations organisées au sein des services d'incendie et de secours.
L'activité de la fédération, c'est aussi de l'appui technique et administratif auprès des services de remplacement, de la communication et des formations proposées. La volonté est notamment de davantage professionnaliser le personnel administratif en le formant à l'utilisation du logiciel de gestion générale des services de remplacement (Déméter5). Dans certains services de remplacement, il est complètement opérationnel. Dans d'autres, il est en cours de développement.
Des orientations
« Nous allons poursuivre le déploiement de Déméter, outil d'accompagnement et de sécurisation du volet administratif », a indiqué Régis Aubenas lorsqu'il a donné quelques orientations pour 2017 et l'avenir. Il a signalé de plus en plus d'appels compliqués à gérer (suite au décès d'un agriculteur, par exemple). Afin de savoir comment y répondre en étant efficace et tout en se protégeant, une journée de formation va être mise en place pour les bénévoles, assistantes et agents des services de remplacement. Face aux évolutions technologiques (robots de traite, GPS...), il a mis en avant la nécessité d'une adaptation des compétences des agents des services de remplacement. Cela, en se rapprochant des services techniques de la chambre d'agriculture et des services élevage.
Dans l'élaboration des politiques économiques, « il faudra plus intégrer les problématiques sociales, a-t-il encore dit. Il n'est pas sûr que l'humain soit toujours bien pris en compte. Dans l'épuisement, il y a aussi la pression administrative, réglementaire ». Après la partie statutaire de cette assemblée, le droit au répit avec l'aide au remplacement des agriculteurs en situation d'épuisement a d'ailleurs été présenté par Marie-Noëlle Laville, responsable de l'action sociale à la MSA Ardèche-Drôme-Loire.
Annie Laurie
1 Loi NotRe : loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République.
2 Casdar : compte d'affectation spéciale développement agricole et rural.
3 Le GDS (groupement de défense sanitaire) a décidé de financer le reste à charge du remplacement de ses administrateurs lors de réunions.
4 Sdis : service départemental d'incendie et de secours.
5 Déméter : outil informatique facilitant la gestion des plannings et avec lequel peuvent être réalisées de façon quasi automatique les tâches administratives (contrats de travail, fiches de
paie, déclarations sociales, factures, comptabilité...).
Contact Service de remplacement Drôme : Corinne Escaich : 04 75 82 40 05 - 06 32 99 34 05 - [email protected]
Des aides versées directement à l'agriculteur utilisateur d'un service de remplacement permettent de réduire le tarif des journées. Le récapitulatif est consultable sur www.agriculture-dromoise.fr
Repères
- Cinq services de remplacement : Jeunes Agriculteurs de la Drôme, Bourdeaux, Herbasse-Galaure-Valloire, Région de Romans, Vercors.- 4 159,5 journées réalisées en 2016 (4 578,5 en 2015) : 1 551,5 pour motif de congés, 1 016 pour maternité, 811 pour maladie-accident, 414 pour développement agricole, 210 pour paternité, 107
pour mandat syndical, 45,5 pour formation et 4,5 pour complément de main-d'œuvre.
L'aide au remplacement pour épuisement professionnel

Qui contacter ? Le service de remplacement de son territoire ou la MSA au 04 75 75 68 95.