L'histoire de la saga familiale débute en 1968. Michel Gaillard crée alors à Vernoux-en-Vivarais (Ardèche) une entreprise dont l'objet est d'installer et commercialiser des bâtiments d'élevage avicole. Socma est née. « C'est le début de l'élevage avicole industriel. Lorsqu'il s'est lancé, mon père a pu profiter du réseau de son beau-père, qui était marchand d'aliments », raconte Jean-Luc Gaillard, le dirigeant actuel de la société. Avant de poursuivre : « C'était l'époque des premières cages, des systèmes d'aliments automatiques. À la fin des années 1960, le marché était porteur. »

Un groupe qui s'est construit peu à peu

Socma traversera le Rhône pour s'installer à Beaumont-lès-Valence en 1973. Des premiers bâtiments seront construits et agrandis quelques années plus tard. En 1979, le frère de Michel - Christian - prendra la responsabilité d'une filiale baptisée « Socmagri ». Celle-ci sera spécialisée dans la conception et la pose de portails, grillages et clôtures industriels. « Socma a toujours vendu du grillage, avec le grillage à mouton. Mon père s'est dit qu'il fallait isoler cette activité et voir si cela pouvait fonctionner », précise encore Jean-Luc Gaillard. Ce dernier rachètera d'ailleurs les parts de Christian Gaillard en 2007 ; la filiale se retrouvera alors dans le giron de la holding familiale Socma.
L'année 1993 verra quant à elle la création d'une autre filiale, nommée « BSE » (comme bâtiments et services en élevages). Une société qui construit des bâtiments clés en main. Depuis 2014, ces trois sociétés sont réunies sur un même site, à Beaumont-lès-Valence. Mais le groupe peut également compter sur une nouvelle antenne, dans l'Ain. Lors de l'été dernier, Socma a en effet acheté la SARL Ponsard, dont le siège est situé à Foissiat. « Cette entreprise faisait des installations de bâtiments d'élevage avicole et bénéficiait d'un important carnet de commande », note aussi Jean-Luc Gaillard. Son implantation, au nord de Bourg-en-Bresse et non loin de Mâcon (Saône-et-Loire), figure parmi les points forts de cette acquisition.

Des perspectives intéressantes

Le groupe compte aujourd'hui 25 salariés et fait appel à une douzaine de sous-traitants. Le chiffre d'affaires s'élève quant à lui à près de 6 millions d'euros (dont deux tiers concernent l'activité élevage). Et les perspectives restent intéressantes. « Socma est en plein développement et le chiffre d'affaires est en progression de 25 %. La hausse sera similaire l'an prochain. On peut dire que c'est assez exceptionnel », indique Jean-Luc Gaillard. Le dirigeant reste serein. « Le marché se déplace un petit peu, il y a des opportunités au nord de la région, comme dans la Bresse ou encore les départements de l'Ain, la Saône-et-Loire et la Côte-d'Or », expose-t-il. D'où l'importance d'être présent à Foissiat. Une nouvelle base qui permettra à l'entreprise de travailler au plus près de ses clients, et d'assurer dans de meilleures conditions la partie SAV. Par ailleurs, si l'élevage de poulets de chair représente les deux tiers de l'activité, le dirigeant veut parier sur de nouveaux marchés comme le canard. Avec l'évolution probable de l'élevage des poules pondeuses, de nombreux projets de construction de bâtiments poules pondeuses en plein air sont également prévus dans les années à venir.

Des difficultés pour recruter

Si le dirigeant est autant optimiste, c'est aussi parce que sa famille est à ses côtés et que la troisième génération est particulièrement impliquée dans la vie de la société. Sa fille, Sandra, s'occupe de la comptabilité depuis une dizaine d'années. Son fils, Alban, est pour sa part responsable commercial à Socma Élevages. Nicolas Bruyère, son gendre, s'occupe enfin de l'activité clôtures industrielles. « Je n'aurais sans doute pas réalisé l'acquisition de la SARL Ponsard si je n'avais pas les enfants derrière moi. Cela donne de l'élan et, derrière, ça suit », note encore Jean-Luc Gaillard.
Tous les voyants ne sont toutefois pas au vert : la concurrence reste rude et l'entreprise rencontre des difficultés pour recruter. « La concurrence a toujours été féroce, les marges sont plus faibles aujourd'hui qu'il y a vingt ans en arrière. Nous n'avons pas le droit à l'erreur mais nous pouvons compter sur des équipes compétentes », ajoute-t-il.
On l'aura donc compris : l'entreprise se porte bien et ne manque pas de projets, qui plus est dans un contexte où de nombreuses opportunités sont à saisir. Socma fêtera par ailleurs en 2018 ses cinquante ans. Un événement devrait être organisé en fin d'année avec l'ensemble du personnel, les clients et les fournisseurs qui - à leur échelle - ont participé au succès de la société.

Aurélien Tournier