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Cultures dérobées

Soja en dérobé : une opportunité à essayer à condition d’avoir de l’eau

Grâce à l’avancement des maturités, voire des récoltes d’orge d’hiver, de pois, de cultures fourragères et de colza déjà effectuées, il est possible d’envisager la culture d’un soja en dérobé si de l’eau est disponible et à condition de respecter certains principes.

Soja en dérobé : une opportunité à essayer à condition d’avoir de l’eau

Avec les très fortes chaleurs de ce début du mois de juin, la maturité des orges d'hiver, colza et pois progresse très rapidement : les récoltes ont déjà démarré sur certains secteurs du sud Rhône-Alpes. Ce contexte offre, sur ces secteurs, l'opportunité d'envisager le semis d'une culture de soja en dérobé à condition d'avoir de l'eau et moyennant le respect de quelques règles.
Semer très rapidement après la récolte du précédent
Dans l'optique de semer le plus rapidement possible et de profiter au maximum de l'humidité résiduelle du sol après récolte du précédent pour implanter la culture, il est préférable de se limiter à deux passages, semis compris. Le semis direct (strip-till si vous êtes équipé), se prête bien à ce type d'implantation pour peu que la paille ait été bien gérée et de préférence enlevée. Il est également envisageable d'implanter la culture après un passage superficiel d'outil de déchaumage. Dans le cas d'un précédent orge, l'exportation des pailles permet une meilleure implantation de la culture dérobée, si celles-ci sont restituées elles doivent impérativement être finement broyées et éparpillées sur l'ensemble de la parcelle. L'orge d'hiver, les pois, certaines cultures fourragères récoltées précocement constituent des précédents favorables sur la région pour ce type de production. Dans le cas d'un précédent colza (secteur drômois potentiellement concerné), le risque sclérotinia doit être pris en compte. Il convient également d'obtenir un lit de semence bien nivelé suite à la récolte de la culture précédente pour faciliter la récolte des gousses les plus basses du soja. Être réactif après la récolte de la culture précédente est important. Un jour de gagné au semis permet de gagner quatre jours à la récolte.
Adapter la précocité, la date et la densité de semis
La réussite de la culture en dérobé repose sur un choix adapté du groupe de précocité. Pour bien raisonner ce choix, il convient de prendre en compte le secteur géographique, ainsi que la date de semis possible en fonction du moment où les terres se libèrent. En termes de densité de semis, on visera un peuplement de l'ordre de 550 000 plants / ha soit 600 000 à 650 000 graines semées.
L'irrigation pour sécuriser le démarrage !
Fortement recommandée sur les secteurs de nord Rhône-Alpes, et incontournable pour les régions du sud (sud-ouest, sud-est), l'irrigation dès le semis à hauteur de 20 mm environ, permet de garantir une levée régulière et rapide des plantes ainsi qu'une bonne mise en place des nodosités. Après la levée, il sera nécessaire de maintenir une bonne alimentation hydrique en apportant un tour d'eau de 35 à 40 mm tous les 8 à 10 jours selon la pluviométrie. Poursuivez l'irrigation jusqu'à fin septembre (environ un mois avant récolte).
Désherbage, choisir la simplicité
Le semis direct et le strip-till permettent de limiter les relevées d'adventices alors que le travail superficiel peut provoquer des levées d'adventices estivales. En cas de salissement, la pratique la plus simple reste l'utilisation de Pulsar 40 en poste levée, en application unique ou en fractionnée.
Un rendement de 20 à 25 qx/ha
Une parcelle de soja en dérobé, bien implantée, propre et alimentée régulièrement en eau (pluie et/ou irrigation) est tout à fait en mesure d'atteindre un rendement correct, de l'ordre de 20 à 25 quintaux/ha et parfois plus. Le soja est l'une des très rares espèces permettant d'envisager sous nos latitudes une seconde récolte de graines après une première récolte de rente de tout début d'été. La réussite de l'opération repose sur la rapidité et la qualité d'implantation après la récolte du précédent, combinée à une alimentation en eau suffisante tout au long du cycle, de juillet à mi-octobre. La rentabilité de l'opération repose également sur une réelle maîtrise des charges engagées. 

A. Micheneau - Terres Inovia
a.micheneau@terresinovia

 

 

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