Soja, une culture qui coche de nombreux points

Actuellement, l’Europe importe près de 90 % du soja qu’elle consomme essentiellement pour l’alimentation animale. Selon l’Inrae, « si la surface de culture de soja a quadruplé sur le continent en douze ans, passant de 1,2 Mha en 2004 à 5 Mha en 2016, elle ne représente que 1,7 % des surfaces cultivées en 2016 ». La culture de soja comporte pourtant de nombreux avantages. En fixant l’azote dans le sol grâce à des bactéries symbiotiques vivant dans ses racines, cette légumineuse est bénéfique pour les cultures suivantes. Elle se révèle d’ailleurs pertinente dans la lutte contre la chrysomèle du maïs et permet également de réduire l’usage des engrais azotés. « C’est une culture de plus dans l’assolement et qui a toute sa place dans les processus des rotations longues » affirme Jean-Claude Thomas, éleveur et céréalier dans le Rhône. 
Afin d’encourager la plantation de soja européen, une étude des chercheurs d’AgroParisTech et de l’Inrae a récemment attesté que les surfaces agricoles européennes favorables à la culture de cette légumineuse sont beaucoup plus élevées que la superficie récoltée. « Les projections indiquent un rendement moyen de 2 t/ha sous les conditions climatiques actuelles, même sans irrigation ni fertilisant, et qui augmenterait de + 0,4 à + 0,6 t/ha en 2050 et 2090. » Dans le cas d’un besoin de soja constant, les résultats prouvent que l’autosuffisance européenne en soja serait atteignable si 4 à 11 % des terres cultivées étaient consacrées au soja. Il faudrait ainsi augmenter les surfaces de cultures d’un facteur deux à trois pour une autosuffisance à 50 % et d’un facteur cinq à six pour atteindre les 100 %. 
En raison du changement climatique, ces mêmes projections démontrent également un déplacement des zones les plus productives depuis le sud du continent européen, vers le nord et l’est.

L. R. avec Inrae