Avec la mise en œuvre de la loi NotRe*, les compétences des collectivités territoriales sont modifiées. Ainsi, certains soutiens du Département jusque-là reconduits année après année, ne peuvent plus l'être aujourd'hui si la compétence revient à la Région. « La loi NotRe change des choses qui étaient jusque-là bonnes, a considéré Patrick Labaune, le 24 mars à Beauregard-Barret. Quoi qu'il en soit, il y aura un engagement du Département pour soutenir le monde agricole qui en a besoin », a-t-il annoncé sur l'exploitation de Théo Champey.

« Il y a eu beaucoup de choses à faire »

Cette nouvelle a rassuré les représentants de la chambre d'agriculture de la Drôme. Car l'aide du Département sur des outils d'accompagnement est jugée primordiale. Pour en faire la démonstration, ils ont invité Théo Champey à témoigner. Celui-ci s'est installé fin 2013 en rejoignant son père via la création d'un Gaec. Avant cela, « il y a eu beaucoup de choses à faire », a expliqué Théo. La reprise d'une exploitation voisine sans successeur a été une opportunité pour son projet d'installation. Dans le cadre du répertoire départ installation (RDI) situé à la chambre d'agriculture, cédant et repreneur ont été mis en contact. Plusieurs études préalables à l'installation ont ensuite été réalisées. De plus, des interventions techniques ont été nécessaires pour assurer dans de bonnes conditions la reprise du troupeau du cédant. Le bâtiment d'élevage de ce dernier n'étant pas reprenable (car trop vétuste et éloigné), une réflexion a été engagée pour en construire un neuf. Un conseiller spécialisé de la chambre d'agriculture est intervenu jusqu'à la réalisation des plans. Des subventions ont pu être obtenues pour la construction.

De l'argent public « rentabilisé »

« L'ensemble des outils d'accompagnement, soutenus par le Département, a permis à Théo Champey de s'installer dans de bonnes conditions, a fait remarquer Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture. Et ce qu'il s'agisse du RDI, du projet d'installation, de l'appui stratégique ou encore du suivi technique et de l'aide au montage d'un dossier bâtiment. » Elle a aussi cité le suivi après l'installation. « Sans la chambre d'agriculture, le Département ne pourrait pas faire grand-chose pour les agriculteurs », a ajouté André Gilles, vice-président du conseil départemental chargé de l'agriculture.
Jean-Pierre Royannez, premier vice-président de la chambre d'agriculture, a mis l'accent sur la diversité agricole drômoise et la nécessité pour les exploitants de « se démarquer par la compétitivité et la performance avec l'aide de conseillers spécialisés. L'argent investi par le Département dans l'agriculture est rentabilisé », a-t-il assuré. Pierre Combat, également vice-président, a mis en avant la valeur ajoutée créée par le secteur agricole, notamment en matière d'emplois et de tourisme.

Deux conventions

Conseil départemental et chambre d'agriculture de la Drôme ont donc signé deux conventions pour le maintien d'une agriculture dynamique et performante. La première, d'un montant de 241 250 euros, se décline en trois axes. Il s'agit d'actions en faveur de l'environnement (82 800 € dont 28 000 pour le développement de l'agriculture biologique), du renforcement des opportunités d'emplois (92 450 € dont 43 500 pour l'investissement) et du soutien à l'attractivité du territoire (66 000 € dont 36 000 pour l'agritourisme et 20 000 pour Agrilocal).
La deuxième convention porte sur l'animation des expérimentations de la plateforme des techniques alternatives et biologiques (Tab) située à Etoile-sur-Rhône. La chambre d'agriculture assure la coordination de cet outil avec lequel sont testés en grandeur nature des systèmes agronomiques innovants (bas intrants, agroforestiers...). L'aide accordée par le Département représente 34 200 euros. A ces deux conventions, s'ajoute un soutien de 100 000 euros au salon Tech&Bio organisé par la chambre d'agriculture tous les deux ans. La prochaine édition aura lieu les 20 et 21 septembre au lycée agricole Le Valentin, à Bourg-lès-Valence.

Christophe Ledoux

* Loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NotRe).

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Le Gaec des Sarrés