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Transhumance

Suivez le troupeau en fête le 22 juin au Col du Rousset

La Fête de la transhumance et de la clairette se clôturera au Col de Rousset le dimanche 22 juin, à la rencontre des éleveurs et bergers.

Par M.E.
Suivez le troupeau en fête le 22 juin au Col du Rousset
Fête de la transhumance
Légende : Avec ce partage de montagne et cette mise en commun du troupeau, nous pouvons monter jusqu’à 4 000 bêtes, rapporte Mathieu Solda, éleveur.

Après la journée festive à Châtillon-en-Diois le 14 juin et la montée à l'alpage de la Moutière le 15, rendez-vous dans le Vercors le dimanche 22 juin pour la suite de la Fête de la transhumance et de la clairette.

Voilà une vingtaine d’années que Jacques Armand, actuel maire de Saint-Agnan, assiste au passage des troupeaux en direction du Col de Rousset. « C’est un passage historique qui marque l’entrée de l’été, c’est symbolique. Le pastoralisme mêle histoire, tradition et patrimoine. Sur le site du col, les acteurs économiques et les éleveurs, c’est une même communauté qui se côtoie depuis des années », déclare l’élu municipal. Lors de cette journée, le public peut s’inscrire pour une randonnée d’environ trois kilomètres avec le troupeau en direction de la station. Départ prévu à 8 h et possibilité de faire le retour en télésiège.

Le show depuis quinze ans

Il fait partie de ceux qui font le show depuis près de quinze ans lors de la fête de la transhumance. Mathieu Solda, 42 ans, est éleveur au sein du Gaec La Draio Di Pati, basé à Gréoux-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Lui, son frère et sa mère élèvent 3 300 brebis. « Le Vercors, on le connaît bien. Dans les années 1960, mon grand-père y emmenait son troupeau en estives. Ensuite, son frère montait sur le plateau de Beure, qui se situe juste après le col. Enfin, il y a eu mon père qui y est remonté en 1990 et depuis on monte toujours dans ces montagnes à Combe Male, Pré Peyret et Peyre Rouge, raconte l’agriculteur. À l’époque, mon père la faisait à pied. Il fallait environ quatorze jours. C’est impossible de nos jours avec la circulation ».

 

Ainsi, Mathieu Solda monte ses bêtes en camion à la mi-juin et les récupère à la mi-octobre. « Des bergers gardent les troupeaux sur place. Nous sommes en groupement d’alpage afin de mutualiser les coûts. Avec ce partage de montagne et cette mise en commun du troupeau, nous pouvons aller jusqu’à 4 000 bêtes, rapporte l’éleveur. Chez nous, au vu des températures et de la sécheresse, nous ne pourrions pas passer l’été en plaine. Pour le bien-être animal, il faut aussi de l’herbe verte. Chez nous, cela demanderait énormément d’irrigation. »

Un trait d’union entre le Vercors et le Diois

Pour Jacques Armand, cette manifestation autour de la transhumance incarne une « porte d’entrée entre le Vercors et le Diois. La transhumance fait le trait d’union entre les deux territoires. Pour la commune, c’est un rendez-vous important. Le pastoralisme, c’est notre vie quotidienne ». L’association locale « Bienvenue au col » participe à l’organisation de la journée aux côtés de l’Adem, notamment pour la mise en place du marché de producteurs et d’autres animations.

Cet événement offre aussi d’autres avantages pour le territoire. « Je rends service en montant car cela apporte de l’attractivité aux restaurateurs et aux acteurs sur place. Eux aussi nous dépannent parfois et ils nous ont toujours bien accueillis, estime Mathieu Solda. En alpage, les bêtes entretiennent les espaces et permettent de garder des zones ouvertes en pleine réserve du Vercors ».

Des problématiques qui subsistent 

Pour l’éleveur, participer à la Fête de la transhumance nécessite beaucoup d’organisation. Si l’événement met à l’honneur la transhumance, il n’efface pas les difficultés rencontrées par les professionnels. « Depuis les années 1995, nous avons des problèmes de prédation. En alpage, une dizaine de chiens gardent les troupeaux. Cela impacte notre économie et notre état psychologique. On subit le loup ainsi que l’impact des chiens… Tout ça a beaucoup modifié nos pratiques et notre temps de travail. Le rendement des animaux est plus bas, les brebis pâtissent un peu de cette situation car nous devons les regrouper en parcs, confie Mathieu Solda. Nous avons aussi des problèmes avec les touristes et le non-respect des chemins. La notion de propriété n’est jamais acquise. Nous louons l’herbe, c’est notre outil de travail, nous ne sommes pas en vacances. Pour moi, le multi-usage a ses limites ».

 

Un programme dense

Après la randonnée avec le troupeau, les festivités commencent à 10 h 30 à la station du Col de Rousset. Démonstrations de tonte, balades à poneys, découverte de la flore et des rapaces endémiques, du patou, dégustations, atelier laine, concert, repas et échanges avec les éleveurs et bergers sont au programme. En fin de journée, une soirée avec repas et concerts est aussi organisée au chalet de Beure.

Plus d’informations : fete-transhumance.com ou 04 75 22 03 03.