Tech&Bio : coup d'envoi ce mercredi 23 septembre

Pour sa cinquième édition, le salon des techniques bio et alternatives Tech&Bio organisé par les chambres d'agriculture prend encore de l'ampleur. Ses besoins en espace de démonstrations s'accroissant, le lycée agricole du Valentin a mis trois hectares de plus à sa disposition. Ainsi, la surface totale a été portée à quinze hectares. D'où, aussi, de nouveaux aménagements (terrassement, cheminements, escaliers, pont...) réalisés en partenariat avec la Ville de Bourg-lès-Valence.
En étroite concertation
Avec l'exploitation du Valentin, « il faut de la complémentarité, penser à la fois à son fonctionnement, ses besoins et aux cultures supports des démonstrations du Tech & Bio », fait remarquer Bertrand Chareyron, chef du service développement des territoires à la chambre d'agriculture de la Drôme, chargé de gérer les espaces de démonstrations. « Le Tech&Bio, c'est une coordination étroite avec la chambre d'agriculture, ajoute le directeur de l'exploitation du Valentin, Guillaume Fichepoil. Il faut anticiper l'assolement et essayer de travailler intelligemment, en étroite concertation, pour impacter le moins possible le fonctionnement de l'exploitation. Cette campagne, nous avons implanté des cultures se récoltant tôt, afin que celles dédiées au salon puissent être installées dans de bonnes conditions. » Le Tech&Bio amène à modifier les rotations, à ajuster les cultures. Par exemple, dans la partie médiane (au-dessus des bâtiments du lycée) une prairie a été implantée et fauchée une fois cette année, avant mise à disposition du terrain. En outre, sur les parties haute et basse du domaine, du méteil a été récolté avant semis de cultures supports de démonstrations.
Bien caler le calendrier
Pour que les cultures de démonstrations soient au stade voulu lors du Tech&Bio, « il faut anticiper, observe Bertrand Chareyron. Pour ce faire, nous consultons les instituts (Arvalis-Institut du végétal, Terres Inovia(2), la Serail(3 )). » Ainsi, les maïs ont été semés à différentes dates, selon les besoins. Ils l'ont été mi-mai pour les démonstrations d'irrigation, fin août pour le pôle fertilité des sols (comparaison de l'effet de diverses matières organiques) et début septembre pour le binage. En avril, a été plantée de la mélisse (Ppam(4)) pour des démonstrations d'entretien du sol, de récolte et de distillation. Sur le pôle légumes, salades et choux ont été plantés début septembre.
La ferme du Valentin n'a pas du matériel adapté à tous les besoins culturaux du Tech&Bio... « Aussi, des agriculteurs du voisinage ou de plus loin en mettent à disposition, indique Bertrand Chareyron. Par exemple, la charrue hors-raie d'un agriculteur de l'Ain sera utilisée juste avant le Tech&Bio et exposée en statique pendant le salon à côté du travail ainsi réalisé. »
Des nouveautés
Pour le salon, des pôles sont en place de façon pérenne au Valentin : en viticulture et arboriculture. D'autres ont été renforcés, comme celui de l'élevage. L'une de ses nouveautés est le semis à la mi-juillet (dans la partie basse du site) de 16 variétés de sorgho (10 de type monocoupe et 6 multicoupe), dont deux en mélange avec des légumineuses. Cette vitrine vient en complément des prairies multi-espèces en expérimentation à la ferme du Valentin dans le cadre du Pep(1) bovin lait. Autre temps de préparation, l'installation du chapiteau qui accueillera 10 bovins charolais en provenance de l'Allier.
Sur le pôle irrigation, deux maïs ont été semés à la même date mais l'un a été arrosé par aspersion et l'autre au goutte à goutte enterré (enfoui juste avant le semis). Sur le pôle maraîchage, du sorgho fourrager a été semé en juillet pour une démonstration d'implantation, sous ce couvert, de légumes pendant le salon. Et, sur le pôle tassement, du maïs servira de support pour montrer l'impact des pneumatiques, avec des profils culturaux. Sur le pôle biodiversité, où des couverts herbacés ont été semés fin juillet, sera installée une haie d'arbres composée de plusieurs essences et des nichoirs pour attirer les auxiliaires des cultures.
A noter encore, les organisateurs du Tech&Bio répondent aussi à des demandes spécifiques d'exposants. Par exemple, pour des démonstrations d'écimage en grandes cultures, du soja a été semé avec de la moutarde afin de simuler des ravenelles dépassant la culture.
Annie Laurie
(1) Pep : pôle d'expérimentation et de progrès.
(2) Terres Inovia : ex-Cetiom, centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains.
(3) Serail : station d'expérimentation Rhône-Alpes information légumes.
(4) Ppam : plantes à parfum, aromatiques et médicinales.
Focus / L'eau est le fil conducteur de l'édition 2015 du Tech&Bio, dans ses dimensions qualitative et quantitative, en version agriculture, collectivités territoriales et grand public.L'eau, fil bleu du Tech&Bio

Dans les espaces de démonstrations, il y aura des couverts végétaux (pour limiter les fuites de nitrates dans les nappes phréatiques), du binage, l'implantation de légumes sous couvert... Arvalis-Institut du végétal commentera les résultats de huit campagnes d'expérimentation sur la migration des nitrates et produits phytosanitaires vers la nappe phréatique (eaux de percolation recueillies dans des cases lysimétriques). Par ailleurs, comme en 2013, les agriculteurs pourront faire tester les buses de leur pulvérisateur... L'utilisation des drones, de l'expérimentation à l'usage sur le terrain, sera présentée sur le pôle eau.Des conférences, témoignages, visite
Un après-midi entier sera consacré, le 24 septembre, à la préservation de la qualité de l'eau, de la recherche à l'application pratique par les agriculteurs. L'Inra et le CNRS donneront une conférence sur les effets des techniques alternatives sur la qualité de l'eau. Une table ronde réunira ensuite des agriculteurs impliqués dans des opérations pilotes en zones de captages prioritaires destinées à améliorer la qualité de l'eau. En outre, des Talents Tech&Bio ayant engagé des actions en ce sens témoigneront. Mercredi 23 septembre (de 13 à 17 h) sera aussi proposée la visite d'une parcelle située dans le périmètre de protection du captage approvisionnant en eau potable la commune de Bourg-lès-Valence. Dans ce champ, l'agriculteur, Philippe Baugiraux, et la chambre d'agriculture testent différents couverts d'interculture (Cipan(*)) destinés à piéger les nitrates, restructurer le sol et limiter (par un effet engrais vert) l'apport de fertilisants chimiques ...Pour les collectivités et le grand public
La thématique « eau » de ce Tech&Bio s'adresse aussi aux collectivités territoriales avec trois interventions techniques dans la matinée du 24 septembre. Et, l'après-midi, une visite à Valence au cours de laquelle la Ville fera part de son expérience de non-usage de produits phytosanitaires dans ses espaces verts depuis 2007. Le grand public, lui, pourra assister à une soirée-débat avec l'écrivain Erik Orsenna sur le thème « Le fleuve, lien entre les territoires et les populations », le 22 septembre (à 19 h au parc des expositions de Valence).A. L.Programme détaillé sur le site internet du Tech&Bio (www.techn-n-bio.com).(*) Cipan : culture intermédiaire piège à nitrates.